NETTALI.COM - Le président sortant Muhammadu Buhari a été élu avec 56% des voix. L’opposition de son côté, est monté au créneau pour dénoncer de nombreuses irrégularités. Elle a également recensé au moins 53 morts dans les violences électorales.
Muhammadu Buhari a été réélu président du Nigeria - pays le plus peuplé d'Afrique avec ses 190 millions d'habitants -, avec 56 % de voix, selon les résultats définitifs communiqués par la commission électorale (INEC) ce mercredi matin 26 Février. Le président sortant "est déclaré vainqueur et est réélu", a officialisé le président de l'INEC, Mahmood Yakubu, à l'aube, sachant que la compilation des résultats avait mis fin au suspense dès mardi soir.
Avec les résultats des 36 États du pays ainsi que de la capitale fédérale Abuja, Muhammadu Buhari a gagné en comptant une avance de près de 4 millions de voix par rapport à son principal rival, Atiku Abubakar, à 56 % contre 41 %. Muhammadu Buhari s'est adressé à ses partisans dans son QG de campagne mercredi matin en célébrant "une autre victoire de la démocratie nigériane".
L’opposition dénonce ‘’une parodie d’élection’’
L'opposant nigérian Atiku Abubakar a dénoncé de son côté une "parodie d'élection" après l'annonce de la victoire du président sortant Muhammadu Buhari et annoncé qu'il allait saisir la justice pour contester le résultat. Atiku Abubakar, riche homme d'affaires et ancien vice-président du Nigeria entre 1999 et 2007, a la réputation d'être l'un des hommes politiques les plus corrompus du pays.
"Si j'avais perdu dans des élections libres et justes, j'aurais appelé le vainqueur dans la seconde", a déclaré le candidat du Parti populaire démocratique (PDP) dans un communiqué. "Non seulement je lui aurais adressé mes félicitations, mais j'aurais aussi proposé mes services pour contribuer à unir le Nigeria."
Mais "je rejette les résultats de la parodie d'élection du 23 février 2019 et contesterai ses résultats en justice", a ajouté l'ancien vice-président. Quelques heures plus tôt, l'opposition avait déjà demandé aux Nigérians de ne pas tenir compte des résultats, dénonçant des fraudes massives dans l'organisation du scrutin, entaché selon elle par de graves manquements logistiques et endeuillé par des dizaines de morts dans les violences électorales.
Les observateurs locaux et ceux de l'Union européenne avaient noté de sérieux problèmes dans l'organisation du vote, qui avait déjà été retardé d'une semaine, quelques heures avant son ouverture prévue le 16 février. Retards à l'ouverture des bureaux de vote, intimidations d'électeurs, destruction de matériel électoral : la société civile et les observateurs ont dénoncé de nombreuses irrégularités et recensé au moins 53 morts dans des violences électorales.