NETTALI.COM – Abou Abel Thiam veut un resserrement dans le nouvel attelage gouvernemental. Toutefois, il estime que les technocrates n’ont pas leur place dans ce gouvernement qui doit être « de combat. »
« Personnellement, j’appelle à un resserrement, un gouvernement de combat pour continuer les grands chantiers que le Président a ouverts », a plaidé l’ancien porte-parole de la présidence de la République à l’émission « Jury du dimanche » de iRadio.
Selon son analyse, « le resserrement est un élément et le choix des collaborateurs les plus directs est aussi très important. » Toutefois, il ne souscrit pas à l’idée selon laquelle il est impératif d’avoir un gouvernement technocrate. « C’est un faux débat que d’appeler à la constitution d’un gouvernement composé de technocrates, d’experts. Pour moi, c’est une fausse vision car la fonction de ministre est éminemment politique », a asséné M. Thiam.
Il a ajouté qu’il n’y a pas d’école d’apprentissage de la fonction ministérielle ou présidentielle. « Les ministres dit-il, ce sont des personnalités du pays qui s’investissent dans des partis politiques et qui ont vocation à diriger (...) C’est le politique qui commande les militaires, les technocrates, l’administration. Je ne comprends que pour la formation d’un gouvernement, qu’on fasse appel à un expert qui n’a jamais été dans la politique, ni donné son coefficient personnel dans la trajectoire du Président. »
« Ils ( les technocrates) font partie du Sénégal mais ils doivent rester à leur place. Un technocrate n’a pas sa place dans un gouvernement. Pour moi, il a une place éminemment importante et c’est d’être dans les cabinets, dans l’administration et d’être commandé par les politiques », martèle le président du collège de l’Artp.
Soulignant « qu’il n’est pas dit qu’on n’est compétent que lorsqu’on est technocrate », Abou Abel Thiam se désole que « certains technocrates commencent à goûter à la politique lorsqu’ils arrivent dans le gouvernement ». Pour lui, « cela fait un mélange de genre qui n’est pas propice à la bonne application de la politique du gouvernement. »
Et d’ajouter avec insistance : « il faut que chacun reste à sa place et que le technocrate sache que la place qui lui est dévolue, est éminemment importante parce qu’autrement le ministère des forces armées serait dirigé par un expert militaire. »
« Ce n’est même pas un gage de réussite. L’histoire nous a montré que les ministres les plus brillants sont ceux dont le CV ou la trajectoire n’a rien à voir avec l’activité gouvernementale dont ils avaient la charge », conclut Abou Abel Thiam.