NETTALI.COM – Il est temps que les pays du continent noir mutualisent leurs forces s’ils veulent combattre efficacement le terrorisme. C’est la conviction de Docteur Cheikh Tidiane Gadio, aux yeux de qui, les Africains ne mesurent pas assez la gravité de la menace.
« Nous nous rendons compte à notre grande crainte, que les africains ne mesurent pas assez la gravité de la situation du continent dans le domaine du terrorisme », a déclaré l’ex-ministre des Affaires étrangères qui prenait part à la retraite annuelle du mécanisme d’alerte précoce et de Réponse de la Cedeao (Ecowarn).
En fait, l’analyse de Cheikh Tidiane Gadio, « c’est comme si les 150 à 200.000 morts de la guerre civile algérienne et sa composante contre le terrorisme n’avaient pas assez ému et préoccupé les africains. » Sonnant l’alerte, il ajoute que « nous sommes convaincus que le continent n’a jamais été aussi menacé dans ses fondements qu’avec la migration des entrepreneurs du terrorisme mondial, chez nous en Afrique et dans le Sahel en particulier. »
Face à cette menace, l’ancien ministre considère que l’Afrique ira nulle part si elle refuse de mutualiser ses forces surtout que dit-il, « les terroristes l’ont déjà uni leurs forces, leurs stratégies, ils se coordonnent et se concertent. »
Et d’ajouter que « l’international terroriste, a scellé l’entente de plusieurs groupes terroristes surtout ceux venus du Moyen Orient qui ont décidé de cibler le Tchad et son leader, qu’il considère comme le seul verrou qui les empêchent de prendre tout le sahel et pourquoi pas le Nigeria et le Cameroun, pays déjà très atteints et affectés par les attaques répétées. »
En outre, Dr Gadio a pointé du doigt « l’insouciance des africains, la faiblesse structurelle de nos Etats et le caractère erroné du paradigme fondateur de l’Afrique balkanisée, qui est aujourd’hui en voie d’hyper balkanisation » comme des portes d’entrée du terrorisme en Afrique. « C’est comme si, se désole-t-il, le monde s’était entendu pour dire ceci : « Puisque les africains sont encore insouciants qu’ils ont de vastes étendues dans le Sahara et dans le Sahel, qu’ils ont des paradis rêvés pour les Jihadistes ».
A ce propos, Dr Gadio cite Boko Haram qui s’approvisionnerait directement en Misrata en Lybie, en argent et en équipement de guerre moderne. Mais également les camps d’entrainement en Libye. « Ceci multiplie désormais les confrontations directes avec l’armée nigériane, à qui ils prennent des chars de combat et des munitions », fulmine-t-il.