NETTALI.COM – Le Professeur Ismaïla Madior Fall a passé le témoin à Me Malick Sall, nouveau ministre de la Justice. Lors de la cérémonie de passation de service, le sortant garde des Sceaux tire un bilan satisfaisant de son passage à la tête du département, tout en faisant des rappels, à l'endroit de son successeur. M. Fall a évoqué les cas Karim Wade et Khalifa Sall, sans les nommer.
Après avoir remercié ses désormais ex-collaborateurs, le Pr. Ismaïla Madior Fall a déclaré que « ce n’est pas le ministère de la Justice qui va lui manquer mais l’ambiance de travail. »
Mis à part ce brin de regret, le ministre sortant semble satisfait de son bilan. « Je pars avec l’esprit tranquille et le cœur léger. Parce que j’ai conscience qu’ensemble nous avons pu poser une pierre à l’édification d’une justice digne de ce nom », se réjouit-il.
Pour lui, « beaucoup de choses ont été faites » dans le domaine de la justice. Et cette réussite, le Pr Fall croit savoir qu'elle résulte du fait qu’il s’est inscrit dans la continuité de son prédécesseur Me Sidi Kaba. « Je m’étais inscris dans la continuité parce que la politique en matière judiciaire est définie par le président de la République, et en tant que ministre de la Justice, nous mettons en œuvre ces politiques », soutient-il.
Cependant, même s’il a obtenu des acquis, l’ex-ministre confie que des difficultés n’ont pas manqué sous son magistère. « Beaucoup de choses ont été faites mais souvent, c’est un ministère aussi difficile. C’est un ministère délicat, sensible », se désole-t-il, comme pour mettre en garde son successeur.
En fait, rappelle M. Fall, ces deux dernières années ont été marquées par deux facteurs, notamment une année préélectorale et une année électorale. « La justice, regrette-t-il, est toujours critiquée en période électorale aussi loin qu’on remonte dans l’histoire de notre pays. En matière électorale, la justice est critiquée à tort ou à raison. Souvent, c’est à tort. C’est après qu’on se rend compte que les critiques n’étaient fondées sur rien. », dira-t-il.
Poursuivant, il ajoute : «Nous avons eu une particularité ces deux dernières années. Il y a eu quelques justiciables qui sont des politiques. Quand les justiciables sont des citoyens ordinaires, souvent ça ne pose pas de problème. Mais quand ils sont des politiques, il y a des critiques qui sont articulées à l’endroit de la justice. Parfois ce sont des critiques qui ne sont fondées sur rien. »