NETTALI.COM - La présidente de la Chambre des notaires du Sénégal réfute les accusations selon lesquelles leur profession est fermée. D’après Me Aïssatou Sow, la faute incombe à l’Etat chargé d’organiser le concours et de la création des charges de notaires.
« La décision de création de charge n’appartient pas aux notaires mais plutôt à l’autorité de tutelle, chargé de voir là où le besoin se fait sentir mais nous les notaires jouons pleinement notre rôle », s’est défendue la notaire.
Pointant du doigt l’Etat, elle explique que le dernier concours d’accès à la profession a été organisé en 2014 et depuis lors il n’y en a pas eu. Mais, ajoute-t-elle, « cela ne nous a pas empêché de recruter. Nous recrutons tous les jours. »
Poursuivant, la notaire souligne qu’il ne faudrait pas confondre l’accès à la profession et à un emploi. Car, rappelle-t-elle, « l’accès à la profession est réglementé par l’autorité qui vérifie l’opportunité de créer des charges ou non. »
Quoi qu’il en soit, face à cette situation la présidente de la Cdns plaide pour l’adoption du projet de réforme du statut des notaires. Celui-ci est en gestation et va modifier les conditions d’accès. « Avec le Pr Ismaïla Madior Fall, Garde des Sceaux sortant, nous avions entamé des discussions pour modifier le statut des notaires et l’axe principale de cette modification concerne les conditions d’accès à la profession car pour devenir un notaire, il faut faire trois examens », renseigne Me Sow.
Sur ces conditions, elle a expliqué qu’après l’obtention d’une maîtrise en droit, il faut faire un concours d’accès au stage et les lauréats doivent faire un stage de trois ans et à l’issue, ils doivent faire un examen pour vérifier les compétences acquises durant les trois années de formation. « Dès qu’on a cette aptitude à la fonction de notaire, trois voies s’ouvrent pour exercer la profession. On peut être notaire salarié, ou notaire associé et pour avoir une charge de notaire, il faut attendre qu’elle soit créée par l’Etat postuler et se voir attribué cette charge », indique-t-elle.
Pour rassurer les diplômés en droit désireux de devenir des notaires, Me Sow fait savoir qu’ils sont en train de réfléchir avec le ministère puisque « créer trois examens semble être un frein. » « Nous étions très avancés sur les discussions et même sur les autres aspects de notre profession. L’attente est très longue pour les postulants et il faut accélérer la cadence pour qu’on puisse arriver à un texte qui permet l’intégration d’un grand nombre de postulants », conclut la présidente de la Cnds non sans se réjouir des jours d’échanges avec les populations. « Nous avons eu beaucoup de demandes, preuve de la pertinence de ces journées. Nous tirons un bilan très satisfaisant de ces journées que nous allons réitérer dans les mois à venir », s’est félicitée Me Sow.