NETTALI.NET – Les quatre candidats de l’opposition à la présidentielle du 24 février dernier ne partagent pas la démarche utilisée par le pouvoir de Macky Sall pour réformer la Constitution et supprimer le poste de Premier ministre. Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Me Madické Niang et Issa Sall l’ont dit au sortir d’une réunion tenue ce jeudi.
L’Assemblée nationale a été saisie d’un projet de révision de la Constitution. Une réforme qui va supprimer le poste de Premier ministre. Mais jusque-là, quelques rares voix de l’opposition s’étaient élevées pour dénoncer cette initiative du Président Macky Sall. Les ténors de l’opposition brillant par leur absence. Eh bien, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Me Madické Niang et Issa Sall ont enfin accordé leurs violons afin d’aborder la question. C’était au cours d’une réunion tenue ce jeudi au domicile de Me Madické Niang et à laquelle ont pris part le président du parti Rewmi et le patron de Pastef Les Patriotes. «Le président Issa Sall, absent du territoire national, après avoir échangé avec le président Madické Niang, a marqué son accord sur la position des trois autres candidats», souligne le communiqué sanctionnant la réunion. Et la même source d’ajouter : «Les candidats de l’opposition ont examiné la situation nationale particulièrement l’introduction, par voie parlementaire, d’une nouvelle réforme constitutionnelle par le pouvoir en place.»
En fait, c’est la démarche même du pouvoir qui met les quatre candidats de l’opposition dans tous leurs états. Ils réprouvent ainsi «le fait que des modifications aussi substantielles de la Constitution aient été initiées en l’absence de toute forme de concertation». «Des réformes d’une si grande ampleur ne seraient légitimes que si elles sont effectuées par voie référendaire», soutiennent-ils. Avant d’expliquer : «Pour une Constitution modifiée par référendum seulement en 2016, l’initiative de supprimer le poste de Premier ministre exige une nouvelle consultation du peuple souverain, d’autant plus que ce projet n’a été mentionné dans aucun des programmes proposés aux Sénégalais lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019.» Suffisant alors pour condamner «la démarche entreprise pour modifier à nouveau la Constitution, sans concertation préalable et par voie parlementaire».
En outre, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Issa Sall et Madické Niang promettent de poursuivre leurs discussions sur les autres aspects de cette question et sur les autres sujets d’actualité nationale.