NETTALI.COM - Le président de la République n’a violé aucune loi en optant la voix parlementaire et non référendaire pour la suppression du poste de Premier-ministre. C’est l’avis du député Abdoulaye Makhtar Diop qui pend ainsi le contre pied de l’opposition.
Les leaders de l’opposition n’approuvent pas le choix de la voix parlementaire pour la suppression du poste de Premier-ministre. Ils estiment que le Chef de l’Etat a violé la Constitution car il devait passer par le référendum. Mais, Abdoulaye Makhtar Dop, invité de l’émission « Jury du dimanche » de iRadio, « le choix de la voix référendaire, c’est la Constitution qui en donne la latitude au Président. » Car, argue-t-il, « les dispositions dont on parle, sont dans la Constitution depuis 1961. Le Pds est passé au pouvoir avec Idrissa Seck, n’y a pas touché, il est resté avec Aguibou Soumaré… »
Outre les arguments fondés sur la Constitution, le 5ème vice-président de l’Assemblée nationale avance que le poste de premier ministre n’est pas une institution au Sénégal mais un organe de l’exécutif. Pour étayer ses propos, il soutient : « le sénat qui est une institution a été dissoute et rétablie sans référendum. Toutes les collectivités locales ont été dissoutes sans référendum. Elles ont été remplacées par des délégations spéciales. Ce qui corroborait une confiscation du pouvoir locale après une élection. »
Poursuivant, il ajoute : « si c’était une institution comme le Gouvernement, j’aurais suggéré la voix référendaire. Le poste peut exister et ne pas être délégataire des pouvoirs du président de la République. Le Pm n’a pas de pouvoir propre conféré par la Constitution et les lois organiques. Il est délégataire de pouvoir. »
La preuve, appuie Abdoulaye Diop en évoquant le passé : « après 1993, qui a vu pour la première fois au Sénégal, la création d’un poste de ministre-d’Etat, ministre des affaires et services présidentiels, Ousmane Tanor Dieng avait tous les pouvoirs du président de la République par rapport au premier-ministre et Diouf avait même ajouté une note disant qu’aucune lettre ne peut m’être adressée sans le visa du ministre d’Etat alors qu’il avait un Pm, donc ce n’est pas une institution. Cela veut dire que le Président Macky Sall aurait pu garder le poste et complètement le vider. »