NETTALI.COM - Le rapport du Fonds monétaire international consacré aux perspectives économiques régionales pour l’Afrique Subsaharienne a été rendu public ce mardi à Dakar.
Le document a été présenté, notamment, par Papa Ndiaye, chef de la division des études régionales au Département Afrique du FMI. Cela, en présence du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
Même si le taux de croissance du Sénégal est projeté à un peu de moins de 7 % en 2019 et à 7,5 en 2020, le FMI alerte sur l’alourdissement de la dette que masque cette tendance haussière de la croissance, non sans recommander à l’Etat de créer un meilleur environnement des affaires favorable à l’investissement privé ainsi appelé à prendre le relais. .
« Pour les pays pauvres en ressources naturelles comme le Sénégal, qui ont bénéficié d’une croissance très forte ces dernières années, il faudra passer les rênes de la croissance au secteur privé. Cette croissance est venue sur le dos d’une augmentation de la dette parce qu’elle était supportée par l’investissement public financé par la dette. Il est temps de passer les rênes de la croissance au secteur privé. C’est-à-dire mettre en place des mesures pour faciliter l’accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises. Améliorer l’environnement des affaires pour faciliter l’investissement privé », exhorte le chef de division, dans un langage on ne peut plus diplomatique. « Le Sénégal a un risque faible sur l’endettement », précise-t-il cependant. « En ce qui concerne les vulnérabilités de la dette, il est impératif que les gouvernements de la sous-région réduisent ces vulnérabilités-là », ajoute M. Ndiaye
Pour souvenir, en septembre 2017 déjà, le FMI avertissait le gouvernement sénégalais sur la hausse de la dette à la suite d’une mission de revue dirigée par M.Ali Mansoor. « Le service de la dette qui était de 24% des recettes en 2014, pourrait atteindre 30% en 2017 », rappelait l’institution de Bretton Woods. Qui met l’accent sur les risques liés aux changements climatiques, en citant l’exemple du Mozambique récemment secoué par un cyclone.
Ainsi, le FMI relève que « la période actuelle est une période de haute incertitude ». « La croissance globale s’essouffle. Il y a beaucoup de volatilité sur les marchés financiers. Il y a beaucoup de volatilité sur les matières premières », note le fonctionnaire du Fonds monétaire international.
« Un des chapitres analytiques de notre rapport est dédié à l’impact macroéconomique des conflits », renseigne Papa Ndiaye. Ce dernier d’informer que ces conflits ont un impact « significatif » sur la cohésion sociale des pays limitrophes en générant des mouvements de population.