NETTALI.COM – Durant son premier mandat de sept ans, le Président Macky Sall a été particulièrement épargné par la tension sociale. En dehors du bras de fer entre Serigne Mbaye Thiam et les enseignants, le front social a été plutôt calme. Mais après le discours qu’il a tenu aux centrales syndicales, lors de la fête du premier mai, tout indique qu’on va vers un réchauffement du front social. Surtout quand il s’y ajoute une hausse probable des prix des denrées de première nécessité.

 «Je n’augmenterai pas les salaires.» C’est le discours de vérité que le Président Macky Sall a tenu aux syndicalistes lors de la traditionnelle cérémonie de remise des cahiers de doléances à l’occasion de la fête du 1er mai. Le chef de l’Etat, qui a aussi annoncé une hausse prochaine du prix de la tonne de ciment, a tenu à mettre en garde ses ministres. Face à des syndicalistes ébahis, le président de la République a fait comprendre aux membres de son gouvernement que tout ce qu’ils signeront avec les syndicats sera d’abord discuté en Conseil des ministres. Et cette sortie a eu le don d’irriter les organisations syndicales. Surtout qu’au moment où le chef de l’Etat refuse toute augmentation des salaires, plusieurs sources annoncent une flambée très prochaine des prix des denrées de première nécessité avec l’arrêt des subventions.

En effet, cette sortie du Président Macky Sall risque braquer davantage les syndicats. «Les travailleurs vont devoir s’organiser pour faire face», a averti Sidya Ndiaye de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts). Sur le plateau de Diiné ak Jamono ce jeudi sur Walf Tv, Bakhao Diongue de la Cnts/Fc souligne : «Le président n’est pas plus patriote que nous, il aurait dû nous appeler pour discuter des difficultés au lieu de faire dans la menace». D’ailleurs, de sources sûres, certaines organisations syndicales ont déjà entamé des consultations à la base afin de «se préparer au combat».

En fait, le Président Macky Sall qui a toujours profité de l’émiettement du mouvement syndical risque de fédérer, malgré lui, les différentes centrales. Ces dernières sont de plus en plus convaincues que seule l’unité peut leur permettre d’éviter d’être sacrifiées sur l’autel du «Fast track». Cette procédure accélérée si chère au président de la République et qui pourrait être retardée si jamais le front social se met en ébullition. Mais Macky Sall semble s’être préparée à cette éventualité. Lui qui a clairement fait comprendre aux syndicalistes qu’ils peuvent aller en grève s’ils veulent, mais il n’y aura pas d’augmentation de salaires.