NETTALI.COM – La polémique enfle autour de l’interdiction annoncée du port du voile dès la prochaine rentrée scolaire à l’institution Sainte Jeanne d’arc. En sit-in vendredi, les parents d’élèves ont brandi la menace d’une plainte. Le ministre de l’Education nationale s’est, lui, fendu d’un communiqué pour rappeler les règles et principes qui régissent les établissements privés d’enseignement.
Après une première tentative il y a quelques années, l’institution privée Sainte Jeanne d’arc est revenue à la charge. Elle veut interdire le port du voile islamique dès la prochaine rentrée scolaire. Une annonce qui a suscité une vive polémique au sein de la société sénégalaise. Les parents d’élèves de cet établissement privé catholique ont ainsi tenu un sit-in ce vendredi pour exprimer leur opposition à une telle mesure. Ils menacent de porter plainte contre ce qu’ils qualifient d’acte discriminatoire.
Et la situation est prise au sérieux par les autorités. Le ministre de l’Education nationale s’est ainsi fendu d’un communiqué pour rappeler quelques principes à respecter par les établissements publics comme privés. «Le ministère de l’Education nationale constate, depuis quelques années, que des actes discriminatoires d’ordre socio-culturel se manifestent de plus en plus dans l’espace scolaire», semble regretter le ministre Mamadou Talla. Qui rappelle que «cette situation n’est pas conforme à la Constitution du Sénégal».
La charte fondamentale dispose en effet en son article premier que «la République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances». «De plus, poursuit le ministre dans son communiqué, la loi d’orientation n°91-22 du 30 janvier 1991, modifiée, précise en son article 4 que l’Education nationale est laïque : elle respecte et garantit à tous les niveaux la liberté de conscience des citoyens. C’est à ce titre qu’aucun établissement public ou privé ne peut déroger à ce principe.»
«D’ailleurs, précise Mamadou Talle, les établissements privés d’enseignement, en sollicitant l’autorisation de la tutelle, s’engagent à se conformer strictement à la réglementation officielle, comme indiqué par le décret n°98-562 du 26 juin 1998, modifié, fixant les conditions d’ouverture et de contrôle des établissements privés.» Et de rassurer : «Le ministère de l’Education nationale prendra toutes les dispositions pour mettre un terme à de telles situations en veillant à une application stricte des lois et règlements en vigueur en relation avec les Inspecteurs d’Académie.»