NETTALI.COM - Pour le ministre de l’Intérieur, qui pointe un effet d’amplification des médias classiques et sociaux, il est exagéré d’affirmer que la situation sécuritaire du Sénégal est préoccupante, comparativement à ce qui se passe dans d’autres pays de la sous-région, où le terrorisme débouche sur des conflits inter-ethniques.
De la tribune de l’émission "Quartier Général" qui passe sur la Tfm, le ministre de l’Intérieur a émis, dans la nuit du mercredi au jeudi, un avis sur la situation sécuritaire au Sénégal.
« L’insécurité, c’est une affaire de perception. Dans un pays comme le Sénégal, il y a un certain traitement médiatique des événements qui laisse percevoir un sentiment d’insécurité généralisée. Il y a aussi l’effet d’amplification des réseaux sociaux. Mais, tout ce qui existe aujourd’hui, existait avant. Il faut dire que ce n’est pas facile d’anticiper sur ces cas isolés de viol ou d'inceste, qui concernent la famille au premier chef. Et comme cela se passe en famille, on le gère avec une certaine pudeur, avec la complicité des parents », a déclaré le ministre, qui s’est arrêté sur le meurtre de Binta Camara. « Qui pouvait imaginer que quelqu’un pouvait assassiner de la sorte la fille de son mentor alors qu’ils sont dans le même parti politique (Apr, au pouvoir) depuis 7 à 8 ans ? », s’interroge-t-il.
Ce dernier croit savoir « qu’il n’y a pas au Sénégal une violence qui ne soit contrôlable par les forces de sécurité, malgré la rébellion qui sévit en Casamance », comparativement à ce qui se passe dans certains pays voisins, « où il y a une ethnicisation du terrorisme ». Allusion aux groupes armés de membres de l’ethnie peulh dans certains pays voisins du Sénégal.
Se fondant sur sa propre expérience, il rappelé avoir vécu au début des années 1990 à Chicago aux Etats-Unis. « J’étais étudiant et je logeais à l’université de Chicago. Il y avait tous les jours des cas de violence. Pourtant, le commissariat de police de la ville où je logeais avait plus de moyens que le commissariat central de Dakar », compare-t-il, pour dire que le fait n’est pas une spécificité sénégalaise.