NETTALI.COM – L’affaire Adja Astou Cissé, du nom de cette animatrice de la 7Tv placée en garde-à-vue pour un «dérapage insultant» contre la communauté Hal Pulaar, fait réagir les professionnels des médias. S’ils sont tous plutôt cléments avec la jeune femme, certains comme Mamoudou Ibra Kane n’hésitent pas à s’en prendre à Moustapha Fall «Che» qui était l’invité de l’émission d’où est partie la polémique.
Un dérapage qui est en train de devenir une affaire d’Etat. Ainsi peut-on résumer l’affaire Adja Astou Cissé. Au cours d’une émission sur la 7Tv, la jeune femme a déclaré que «c’est surtout dans les familles Hal Pulaar qu’on voyait des adultes violer de petites filles». Des propos insultants qui ont suscité un tollé d’indignations. Malgré les excuses publiques qu’elle a présentées, l’animatrice a été convoquée et placée en garde-à-vue par la section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Des jeunes ont même voulu assiéger les locaux de la 7Tv.
Du côté des professionnels des médias, les réactions ne manquent pas. Dans leur majorité, les journalistes condamnent certes les propos de la jeune femme, mais ils se gardent de l’accabler. C’est le cas de Mamoudou Ibra Kane du groupe E-media. Sur sa page Facebook, le journaliste écrit : «Le ramadan, un mois de pardon et de piété. Il faut pardonner à Mme Adja Astou Cissé de 7Tv. Elle doit bénéficier de circonstances atténuantes». Mais il ne s’arrête pas à demander des «circonstances atténuantes» pour Adja Astou Cissé. Le journaliste s’en prend à Moustapha Fall «Che» qu’il accuse de n’avoir pas été «à la hauteur de ses responsabilités sociales et professionnelles au cours de la même émission». «Notre pays gagnerait à mettre définitivement un terme aux dérives, particulièrement les stigmatisations contre les communautés constatées depuis quelque temps. Le contexte sous-régional suffit comme avertissement», conclut-il.
Membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar et Président du conseil d’administration de la Sn Hlm, Moustapha Fall «Che» a déclaré sur la 7Tv que les violeurs sont généralement des désœuvrés, des pauvres qui veulent des femmes mais qui n’ont pas de moyens. «Il y a une crise de l’amour au Sénégal», soutient-il. D’ailleurs, il devrait, lui, aussi déférer à une convocation de la section de recherches.
Le journaliste Barka Ba du Groupe Futurs médias préfère, lui, se limiter à accorder son pardon suite à la demande de Me Moussa Sarr, avocat de l’animatrice. «Quand le Sérère Me Moussa Sarr, avocat de la dame Adja Astou demande, au nom du cousinage qui le lie aux Haal pulaar, de pardonner ce grave dérapage, c’est très profond, très émouvant. Le maccudo des Sérères que je suis ne peut qu’obéir à votre injonction. En vous remerciant sincèrement de participer à l’apaisement des esprits et de cultiver la cohésion sociale», écrit-il, non sans ironie.