NETTALI.COM- L’affaire des 9 élèves-policiers de la 45ème promotion qui avaient réussi au concours d’entrée à l’Ecole nationale de police avec de faux diplômes du Brevet de fin d’études moyennes ( Bfem) a été jugée ce mardi 25 juin 2019 par le tribunal correctionnel de Dakar.
Poursuivis pour fraude aux examens, faux, tentative d’escroquerie sur les deniers publics, les élèves-policiers encourent 1 an ferme avec une amende de 200 000 F Cfa.
L’agent de policier Djiré Diouf, qui aurait intégré la police depuis 2014 dans les mêmes conditions, risque 2 ans et une amende de 500 000 F Cfa.
Quant à l’infographe qui confectionnait les faux diplômes ainsi que le démarcheur, ils encourent une peine de 3 ans ferme assortie d’une amende de 300 000 F Cfa.
Dans cette affaire, les 9 élèves policiers ont fait l’examen d’entrée à l’Ecole nationale de police avec de faux diplômes du Brevet de fin d’études moyennes ( Bfem). Ils avaient réussi et faisaient la formation avant d’être démasqués trois mois après.
Ainsi par correspondances des 9 et 24 septembre 2018, le directeur des personnels de la police nationale n’avait pas hésité à mettre à la disposition de la direction de la police judiciaire les suspects qui faisaient partie de la 45ème promotion, pour faux et usage de faux. Il précisait que le caractère fictif a été attesté par la Direction des examens et concours du ministère de l’Education nationale.
Ainsi, Omar Diouf, Waly Ndour, Oumar Ndao, Maguette Ndour, Moussa Ndiaye, Ibrahima Faye, Cheikh Diouf, Harouna Gaye et Souleymane Thiamdoum ont été interpellés. A l’exception de Thiandoum, tous ont reconnu s’être procurés de faux diplômes pour passer le concours. Oumar Diouf a indiqué que c’est Djiré Diouf, un policier officiant aux renseignements généraux qui lui a remis le faux diplôme en contrepartie de la somme de 20.000 F.
Lors de son audition, le policier indexé avait reconnu les faits et avait révélé avoir lui-même en 2013, produit un faux diplôme obtenu à 50 000 F auprès de Soulèye.
Face aux juges hier, les 8 élèves-policiers ont reconnu les faits prétextant qu’ils ignoraient que c’était de la fraude. Le 9ème, Souleymane Thiandoum, a campé dans ses dénégations déclarant avoir réussi comme candidat libre au Cem de Pikine en 2011.
Sorti de la 41ème promotion de l’école de police, Djire Diouf a contesté la fausseté de son diplôme. Il affirme avoir réussi au Bfem à l’école Tafsir Miniane Sarr de Kaolack comme candidat libre en 2003.
L’agent judiciaire de l’Etat a fustigé l’attitude des prévenus et a soutenu que l’Etat a subi un préjudice moral et matériel. C’est pourquoi, elle a réclamé la somme totale 6 millions 480 millions à Djiré Diouf qui a perçu 2, 8 millions en deux ans en tant qu’élève et 3,6 millions en tant que policier. Ramatoulaye Ly Ndiaye lui a réclamé 2 millions pour le compte de l’Enap. Pour les élèves-policiers, elle a demandé qu’ils soient condamnés à allouer à l’Etat 5 millions pour avoir été « logés, nourris et blanchis pendant 3 mois. »
Les avocats ont plaidé la relaxe par qu’ils estiment que le délit de fraude aux examens n’est pas établi puisque l’infraction se commet au moment du concours. Ils ont également écarté les délits d’escroquerie portant sur des deniers publics et de tentative d’escroquerie portant sur des deniers publics au motif que ce n'est pas l'examen d’entrée qui peut donner des avantages, mais l’examen final.
Le tribunal rend son délibéré le 9 juillet prochain.