NETTALI.COM- Khalifa Sall n’a pas perdu la bataille de la mairie de Dakar uniquement. Celle de la gestion des déchets solides, il a l’a perdue, également ; puisque la Cour suprême a rejeté son recours portant annulation du décret présidentiel qui a retiré la gestion à la mairie au profit du ministère de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire.
Jusque-là confiée à l’Entente CADAK-CAR, en 2015, le président de la République avait pris le décret n° 2015-1703 du 26 octobre 2015 pour transférer le programme de gestion des déchets solides urbains de la Région de Dakar à l’Unité de Coordination de la Gestion des Déchets solides du ministère de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire.
L’Exécutif avait motivé sa décision par des défaillances du système de gestion des déchets solides de la Région de Dakar et par un sentiment d’insatisfaction sur la gouvernance de la structure.
Non convaincu par cette décision, le maire de Dakar d’alors, Khalifa Sall et l’Entente CADAK-CAR, avaient attaqué le décret devant la Chambre administrative de la Cour suprême.
Dans leur requête, les avocats des requérants, qui avaient pourtant brillé par leur absence, ont cependant soulevé l’incompétence de l’auteur de l’acte. Selon eux, le président de la République a empiété sur le domaine législatif et entaché son décret d’incompétence.
Mais l’Agent judiciaire de l’Etat a pris leur contre-pied. Il est revenu sur le contexte tout en faisant savoir que la maitrise d’ouvrage du programme peut être retirée par l’Etat à l’Entente pour cause de déficit de résultat. A en croire Cheikhouna Hann, il y a eu des dysfonctionnements qui ont pacté sur le cadre de vie des populations. Et c’est face à cette situation qui troublait l’ordre public, que le décret qu’il juge « salutaire » a été pris. « Depuis 2015, la ville de Dakar est devenue propre. Il n’y a plus de grève. Ce fléau a été résolu par ce décret. On vous demande d’annuler ce décret », dit-il avant de plaider pour le rejet.
L’Avocat général a abondé dans le même sens soutenant que le Président n’a pas outrepassé ses pouvoirs. Par conséquent, le recours doit être annulé.
Et c’est ce qu’a fait la Chambre administrative de la Cour suprême après délibéré puisqu'elle a rejeté le recours des requérants.