NETTALI.COM- Le policier Sidy Mohamed Boughaleb, qui a tué l'étudiant Bassirou Faye, ne va plus purger 20 ans de travaux forcés. La chambre criminelle d'appel a infirmé le jugement d'instance en le condamnant à 10 ans de travaux forcés.
Condamné à 20 ans de travaux forcés et au paiement de la somme de 50 millions F CFA à titre de dommages et intérêts pour le meurtre de l’étudiant Bassirou Faye, le policier Sidy Mouhamed Boukhaled a vu sa peine être réduite de moitié. En fait, la Chambre criminelle d'appel a infirmé le verdict de la chambre criminelle d'instance de Dakar.
Jugé ce mardi, le parquet général avait requis la confirmation du premier jugement. « Sidy Mouhamed Boukhaled n’a pas eu la décence d’avouer son crime et demander la clémence de la Cour. Donc il ne peut pas bénéficier de circonstances atténuantes », soutenait-il.
Pour cause, l’accusé a continué à nier les faits. Boukhaled a déclaré qu’il est arrivé à l’Ucad vers 09h. Blessé vers 11h, il est allé à l’école police pour faire son rapport avant de se rendre au camp Abdou Diassé pour se soigner puis, il est rentré chez lui à Thiaroye.
Tandis que ses collègues policiers l'ont blanchi, l'étudiant Sette Diagne, principal témoin occulaire, l'a chargé. Celui a affirmé avoir vu Boukhaled tirer sur la victime.
Etudiant en Licence 3 mathématiques à la Faculté des sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop, Bassirou Faye a été atteint au cours d’échauffourées entre policiers et étudiants, le 14 août 2014. Mais, Boughaleb a clamé son innocence à l’enquête préliminaire, à l’instruction et même lors de son jugement en première instance.
Le policier a nié catégoriquement avoir tiré sur l’étudiant en avançant comme alibi des blessures qui l’avaient contraint à quitter le théâtre des opérations depuis le matin aux environs de 9h30mn-10h. Seulement ses déclarations ne correspondent pas aux résultats de la géolocalisation puisqu’il été repéré aux alentours de l’UCAD.
Il s’y ajoute que son collègue et camarade de promotion, Mamadou Ndiaye a minoré les blessures du policier. Infirmier à ENAP ( Ecole nationale de police) au moment des faits, il avait nié formellement avoir fait des points de suture car Boughaleb avait juste des éraflures à la tête. D’ailleurs, dans cette affaire, deux autres policiers avaient été inculpés avant d’être blanchis à la fin de l’instruction.