NETTALI.COM – El Hadji Ousseynou Diouf ferait un sacré politicien. L’ancien international a le discours aussi changeant que celui des hommes politiques. A moins de six mois, l’ancien attaquant des «Lions» a tenu des propos diamétralement opposés à propos de l’entraîneur Aliou Cissé et de ses hommes.
Le Sénégal joue ce vendredi la deuxième finale de son histoire en Coupe d’Afrique des nations (Can) de football. Pour y parvenir, les «Lions» ont dû sortir une vaillante équipe tunisienne en demi-finale. Présent au Caire, El hadji Ousseynou Diouf n’a pas boudé son plaisir.
«Je l'avais dit dès le début, si on privilégie l'unité autour de l'équipe, tout est possible. Le Sénégal veut gagner et s'il plait à Dieu, ce rêve sera réalisé. J'ai toujours prié pour que mes cadets fassent mieux que moi, la Tunisie nous avait battus en 2004, à domicile. Aujourd'hui, nos cadets nous ont vengés», a laissé entendre l’ancien international juste après la victoire des hommes de Cissé. Non sans ajouter : «On doit continuer cette union sacrée derrière l'équipe, que tout le Sénégal reste debout comme un seul homme pour aller chercher ce trophée qui n'est pas très loin.» Parlant de la finale face à l’Algérie, il lance : «Il faut que nos garçons aient cette âme de jouer pour mouiller le maillot, mais aussi pour honorer leur entraîneur.»
Pourtant, cinq mois avant le début de cette Can, c’est un autre El hadji Diouf qui parle de Cissé et de son équipe. Ainsi parlait-il : «Les équipes nationales sont faites pour atteindre des objectifs. On s’est qualifié pour la Can, tant mieux. Mais il faut savoir que les Sénégalais en ont marre de se qualifier simplement. Ils veulent aller au bout, ne serait-ce qu’en demi-finale. Un pays comme le Sénégal ne doit plus se réjouir de se qualifier même en Coupe du monde, c’est une exigence. C’est primordial. Maintenant, ce que j’ai toujours dit, je préfère ne pas me qualifier plutôt que d’aller faire de la figuration dans les compétitions. Aujourd’hui, les Sénégalais n’attendent qu’une chose: aller au bout ou près du bout.»
Dans des propos remis par Rmc en France, Diouf ne mâchait pas ses mots. Il attaquait frontalement Aliou Cissé : «Tant que cette équipe aura à sa tête un sélectionneur comme Aliou Cissé, elle n’ira nulle part. Elle ne progressera jamais. Personne ne connaît le système de jeu d'Aliou Cissé. Chaque match, il change d’équipe. Une équipe doit avoir une ossature. On a des talents. […] Le message ne passe pas entre le coach et ses joueurs. La qualité du jeu de l’équipe dépend de trois personnes : le directeur technique national qui doit définir la politique et la philosophie du jeu, l’entraîneur qui doit choisir ses onze, et les joueurs qui doivent être impliqués...»
A l'époque, le Sénégal venait de terminer premier de son groupe de qualification pour la Can. Cinq mois après, Diouf a bien changé. Ou plutôt son discours a bien changé.