NETTALI.COM- Les avocats de Guy Marius considèrent que la détention de leur client est « arbitraire». C’est pourquoi, ils ont déposé une demande de mainlevée «d’office »
A en croire, Me Amadou Aly Kane, la requête a été déposée ce jeudi devant le Doyen des juges. Et d’après Me Assane Dioma Ndiaye, si elle est rejetée, ils n’hésiteront pas à saisir la Chambre d’accusation et même la Cour suprême afin que Guy Marius Sagna soit libéré. Car, pour les avocats qui faisaient face à la presse ce vendredi avec des organisations de la société civile, leur client est détenu « arbitrairement » puisque l’infraction de « fausse alerte au terrorisme » n’est pas établie.
Outre l’absence de délit, Me Moussa Sarr dénonce le fait que Guy Marius fasse l’objet d’une information judiciaire. « Le règlement du dossier pose problème parce que s’ils estiment que Guy Marius a commis une infraction pourquoi ne l’ont pas envoyé en flagrants délits car des personnes l’ont été pour plus grave que ce qu’on lui reproche ».
Poursuivant, il ajoute que dans cette affaire, Guy Marius n’est pas l’auteur du texte incriminé et faisant état de menaces terrorisme que la France contre le Sénégal. Encore que souligne Me Sarr, le mouvement a fait une analyse d’une situation et a délivré une opinion. C’est ce qu’ont fait des autorités, notamment d’anciens ministres et de gradés de la gendarmerie et de l’Armée qui ont publiquement parlé «de réseaux dormants de terroristes.»
«Pourquoi n’ont-ils pas été cueillis ? », s’interroge la robe noire qui estime que cette affaire «est une tentative de remettre en cause la liberté d’opinion et c’est intolérable car il n’y a pas de tabou en démocratie.» Abondant dans le même sens, Me Amadou Diallo estime que Guy Marius devait bénéficier d’un contrôle judiciaire en l’absence d’infraction mais au regard de son statut de «défenseurs des droits de l’homme». Et en l’espèce, le président d’Amnesty Sénégal considère qu’il y a de l’acharnement dans cette affaire. C’est pourquoi, lance-t-il, «nous demandons solennellement le juge qui est le dernier rempart des libertés de faire preuve d’impartialité et d’indépendance pour que l’instruction se déroule très rapidement.»
Me Assane Dioma Ndiaye dira pour sa part que «l’affaire révèle la vulnérabilité des Sénégalais face au droit d’opinion.» « Guy Marius c’est l’ennemi n°1 du régime car il est l’emblème de la contestation. Son arrestation n’est pas anodine. On veut couper la tête du mouvement contestataire», martèle-t-il.
Pour le président du Forum du justiciable, c’est une pure atteinte à la loi et une instrumentalisation de la justice.
Alioune Badara Mboup de «Frapp France degage» n’y est pas allé par quatre chemins pour affirmer que l’arrestation de leur coordonnateur est lié à son adhésion à la plateforme "Aar linu bokk" car avance-t-il, « Guy Marius a reçu des menaces et offres». « Pensez que son arrestation va freiner les libertés d’opinion, c’est se tromper », prévient l’activiste.
Comme pour le conforter, Alioune Sané, coordonnateur du mouvement Y’en a marre, renseigne que des actions seront menées dans les prochains jours. Puisqu’argue-t-il, «l’autorité a touché le symbole du combat de la jeunesse pour la liberté et qui se démarque par sa passivité»