NETTALI.COM – Cueilli tôt lundi matin à l’immeuble Kébé au centre-ville, Adama Gaye a été placé en garde-à-vue après son audition par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic). Mais le journaliste peut compter sur le soutien des défenseurs des droits de l’homme, mais aussi de la famille de Serigne Touba dont il est un des descendants.
Journaliste et consultant international, Adama Gaye, qui vit aux Etats-Unis, est en vacances à Dakar. Mais il risque de séjourner encore longtemps dans la capitale sénégalaise. Les autorités ont profité de son séjour pour l’interpeller et le placer en garde-à-vue en attendant son déferrement au parquet. Il pourrait être poursuivi pour «diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs» et «offense au chef de l’Etat». Il lui est reproché une publication sur facebook où il lie le couple présidentiel à une affaire de mœurs.
Une publication pour laquelle, il a reçu des message de sympathie sur les réseaux sociaux, mais aussi de nombreux posts qui désapprouvent ses écrits. Adama Gaye ne devrait toutefois pas se sentir seul. Le journaliste peut compter sur ses soutiens à Touba. Fils de Sokhna Soda Mbacké, il est petit-fils direct de Mame Cheikh Anta Mbacké, frère de Serigne Touba, fondateur du mouridisme. Adama Gaye est aussi petit-fils de Serigne Massamba Mbacké, un autre frère de Cheikh Ahmadou Bamba. S’il n’y a pas encore de sortie officielle venant de Darou Salam, fief de la famille de Mame Cheikh Anta Mbacké, Serigne Mamoune Mbacké, petit-fils du frère de Serigne Touba, élève la voix. Il dénonce une intimidation et exige la libération du journaliste-consultant.
Un autre soutien pour Adama Gaye, c’est celui de Seydi Gassama, directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty international. «Au Sénégal, en 2019, une personne peut encore être arrêtée et jetée en prison pour "diffusion d'écrits contraires aux bonnes mœurs". En réalité, tout prétexte est bon pour réduire au silence ceux qui critiquent le régime de Macky Sall. Libérez Adama Gaye», a écrit Gassama sur son compte twitter.
Les organisations de défense des droits humains, dont Reporters sans frontières (Rsf) ont aussi appelé à sa libération.