NETTALI. COM- Adama Gaye passe ce mercredi sa première nuit en prison. Le journaliste a été inculpé pour offense au chef de l'État et atteinte à la sûreté intérieure de l'État avant d'être placé sous mandat de dépôt cet après-midi par le Doyen des juges. Il est sous le coup de l’article 80 et encourt entre trois et cinq ans d’emprisonnement.
Adama Gaye est à Rebeuss. Le juge Samba Sall, qui vient de le placer sous mandat de dépôt, a retenu contre lui le délit d'offense au chef de l'État et d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat. Il a écarté l'infraction de diffusion d'écrits contraires aux bonnes mœurs qui était visée par les enquêteurs.
Ainsi, le magistrat instructeur a retenu l'article 80 du Code pénal sénégalais qui écarte toute possible de liberté provisoire. Ledit article dispose : «Les autres manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à enfreindre les lois du pays, seront punis d'un emprisonnement de trois ans au moins et de cinq ans au plus et d'une amende de 100.000 à 1.500.000 francs. Les coupables pourront en outre être frappés d'interdiction de séjour. Tout individu qui aura reçu, accepté, sollicité ou agréé des dons, présents, subsides, offres, promesses, ou tous autres moyens, en vue de se livrer à une propagande de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à jeter le discrédit sur les institutions politiques ou leur fonctionnement, ou à inciter les citoyens à enfreindre les lois du pays, sera puni d'un emprisonnement d'un an au moins et de cinq ans au plus, et d'une amende double de la valeur des promesses agréées ou des choses reçues ou demandées sans que ladite amende puisse être inférieure à 100.000 francs. Les coupables pourront en outre être frappés d'interdiction de séjour.»
Adama Gaye avait été cueilli chez lui lundi dernier par des éléments de la Division des investigations criminelles (Dic). Après 24 heures de garde-à-vous, il a été déféré au parquet le mardi. Son arrestation fait suite à la publication de post jugés offensants à l'endroit du Président Macky Sall. Seulement, face aux enquêteurs, le journaliste activiste a contesté la paternité de certaines publications. Son compte aurait été piraté. C’est en tout cas ce que soutient son avocat Me Cheikh Khoureyssi Bâ.