NETTALI.COM – L’entourage du président de la République a fait fuiter ce mardi l’information selon laquelle ce dernier serait prêt à accorder une grâce à Khalifa Ababacar Sall. Une manière subtile pour le chef de l’Etat de renvoyer la pression dans le camp de l’ancien maire de la ville de Dakar.

Macky Sall a déjà validé la décision de gracier Khalifa Ababacar Sall. Mieux, la date de publication du décret serait déjà fixée. C’est en tout cas l’information livrée ce mardi par nos confrères de la Rfm. Citant des sources proches du chef de l’Etat, la radio souligne que Macky Sall n’attendrait qu’une demande de grâce formulée en bonne et due forme par Khalifa Sall ou ses avocats. «Si Khalifa Sall écrivait aujourd’hui une demande de grâce, il ne passerait pas une nuit de plus en prison», rapporte une source qui s’est confiée à la Rfm.

En fait, cette démarche du président de la République n’est qu’une subtile manière de renvoyer la pression du côté du camp de Khalifa Ababacar Sall. «Macky Sall n’aime pas avoir l’impression qu’on lui mette la pression», avoue un de ses proches. Autrement dit, le président de la République en a marre de cette pression qui lui vient de larges franges de la société. De nombreux Sénégalais se sont en effet prononcés pour la libération de l’ancien maire de Dakar à travers une pétition initiée par un front citoyen et qui aurait déjà récolté plus de 500.000 signatures. Une pétition signée, d’ailleurs, par de grandes personnalités dont l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, l’ancien président du Cnra Babacar Touré, l’architecte Pierre Goudiaby Atepa, les députés Ousmane Sonko, Aïda Mbodj… Ce qui pousse certains à dire que la libération de Khalifa Sall est demande sociale.

Seulement, dans cette affaire, le Président Macky Sall veut garder la main. Mais aussi s’en sortir, la tête haute. Il ne faut surtout pas donner l’image d’un chef d’Etat qui recule face à la pression. Aussi lance-t-il ce message clair à Khalifa Sall : «Si vous voulez sortir, demandez pardon.» Ce que l’ex-maire de la capitale a toujours refusé de faire. En réalité, la libération de Khalifa Sall dépend moins d’une quelconque demande de grâce que de manœuvres politiques.  Autrement dit, il s’agit juste de voir quand et comment. Histoire de sauver la face.