NETTALI.COM – La publication du jour du quotidien EnQuête est revenue sur les manquements du ministère de l’Elevage, à l'occasion de la Tabaski 2019. Avec le manque de moutons dans les marchés du pays, certains ont chanté les faits d'armes de Aminata Mbengue Ndiaye, durant son passage à la tête du département. "Quant à son successeur, il a hérité du bonnet d'âne ", relève le journal.
Selon EnQuête, les Sénégalais n'ont pas fini de payer cash certains changements dans le coaching du président de la République Macky Sall, lors de son dernier remaniement. La fête de l'Eid El Kébir 2019 vient en rajouter une couche. En effet, cette année, le départ d'Aminata Mbengue Ndiaye du ministère de l'Elevage a particulièrement été ressenti par les consommateurs qui ont bu le calice jusqu'à la lie. Les pénuries de moutons que l'on croyait définitivement rangées aux oubliettes, avec le règne de la responsable socialiste, ont, en effet, refait surface. Adeptes du dernier moment, certains chefs de famille ont eu toutes les peines du monde à trouver un bélier afin d'accomplir le sacrifice d'Abraham. Dans les différents points de vente du pays, le mouton était devenu une denrée très rare. Pourtant, avec la nomination de Samba Ndiobène Ka à la tête du département de l'Elevage, certains ont vite fait de lui tailler le costume du “right man at the right place” (l’homme qu’il faut à la place qu’il faut). Le monsieur est, en effet, un véritable homme du sérail, qui connait aussi bien l'agriculture que l'élevage. Mais a-t-il pris les devants comme le faisait son prédécesseur qui n'hésitait pas à aller jusqu'au Mali et en Mauritanie pour attirer les téfankés de la sous-région ? Dans les commentaires sur les forums et réseaux sociaux, certains le présentent comme un éleveur qui s'est plus soucié de l'écoulement du bétail que du ravitaillement du marché. Dans tous les cas, l'histoire retiendra que son baptême du feu aura été un vrai raté. Jusqu'au dernier jour, certains Sénégalais ont attendu l'arrivée des Maliens et des Mauritaniens. Mais en vain ! Certains ont ainsi été contraints de rentrer bredouille. D'autres de casquer au-delà de la moyenne habituelle pour se payer un petit ruminant. Une source douanière confirme : “C'est vrai que le flux de moutons a nettement diminué. Mais cela n'est surtout pas dû à des mesures de protection. Les téfankés ne paient aucune taxe. Peut-être c'est à cause de la raréfaction de la pluie.”
Pourquoi une telle pénurie ? La question a animé les places publiques, depuis la veille de la fête. Et elle ne s'estompe toujours pas. Sur Internet, certains, y allant de leurs commentaires les plus ironiques, ont d'ailleurs commencé à regretter le déplacement de Mme Mbengue Ndiaye de l'Elevage à la Pêche. Pourquoi changer quelqu'un qui fait des résultats ?, ne cessent de se demander certains internautes. Les plus téméraires vont même jusqu'à demander purement et simplement le limogeage de Ndiobène Ka, à cause de son échec. Mais à ce dernier, on peut tout reprocher, sauf de ne pas connaître le secteur. En effet, en plus d'être fils d'éleveur et natif du Ferlo, zone pastorale par excellence, l'actuel ministre de l'Elevage et des Productions animales est aussi ingénieur agronome sorti de l'Ensa. Son père, Kelly Sadio Ka, est un notable très connu dans le Djolof. Il a été président du Conseil rural (Pcr) de Boulal et ancien président de la Maison des éleveurs à Louga. Le successeur d'Aminata Mbengue Ndiaye, né le 3 juin 1979, a par ailleurs été directeur de la Modernisation de l’équipement rural au ministère de l’Agriculture, avant d'être nommé directeur de la Saed en 2017. Il fait partie des premiers à avoir cru au projet de société du président Sall, en l'accompagnant depuis 2009 aux années de braise. Sa nomination a ainsi été perçue comme une récompense légitime. Pour d'autres observateurs, c'était aussi pour affaiblir le ministre de l'Intérieur dans son fief, à Linguère.
Avec EnQuête