NETTALI.COM – Décédé ce vendredi, Amath Dansokho n’a jamais eu peur de la mort. Dans un entretien accordé au défunt journal Walf Grand-Place en 2010, l’ancien secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) parlait déjà du jour de sa mort et de ce qu’il souhaitait qu’on fasse pour ses funérailles.
«Je n’ai non plus pas peur de la mort. Je souhaite vivre encore longtemps. Je le souhaite car on ne m’a pas dit que je suis condamné à mourir sous peu. Et puis, si tel était le cas, je l’aurais dit. De même que si j’avais le cancer ou le sida. Il n’y a pas de maladie honteuse.» Propos tenus par Amath Dansokho dans un entretien avec le journal Walf Grand-Place et qui date de 2010. «La mort, c’est le cadet de mes soucis. Je sais que ça viendra un jour», disait-il.
A l’époque déjà, Amath Dansokho était souvent alité. Et on lui reprochait de ne pas suivre les prescriptions de son médecin. Ce qu’il avait tenu à démentir. «Je suis obligé de suivre les prescriptions du médecin. Parce que si je veux vivre encore deux ou trois ans, il faut faire le régime. J’ai eu la chance, on ne m’a pas amputé la jambe. C’était possible car j’étais allé trop loin avec un sang imbibé de sucre. Heureusement que mes jambes deviennent de plus en plus fermes», avouait-il.
Interrogé sur ce qu’il voulait que les Sénégalais fassent pour lui rendre hommage s’il est rappelé à Dieu, Amath Dansokho s’était voulu catégorique. «Non, je ne veux pas d’hommage. Ce que le peuple fait pour moi est largement suffisant. Je ne crois pas qu’il ait une autre qui bénéficie d’une affection comme la mienne. Je ne voudrais pas de folklore, mais de la sobriété. La population a beaucoup fait pour moi. Il faut faire l’économie de chose pareille», confiait-il. Avant de poursuivre : «Je demande à être enterré dans la plus grande discrétion. J’aurais aimé que ce soit à Kédougou, mais ce ne sera pas facile pour ma femme et mes enfants de se rendre souvent jusque là-bas pour se recueillir sur ma tombe. Je n’ai pas encore fait de choix. Peut-être que j’opterai pour Dakar.»