NETTALI.COM- Nommé le 3 avril 2012 Premier ministre dans le premier gouvernement du Président Macky Sall nouvellement élu, Abdou Mbaye est limogé le 1er septembre 2013. Aujourd’hui, il regrette cette collaboration avec l’actuel chef de l’Etat.
« Avoir eu l’opportunité de servir mon pays, et mes compatriotes, évidemment cela ne peut pas donner lieu à des regrets. Mais je vous avoue que compte tenu de ce qui s’est passé tout de suite, et dont je n’étais pas informé, je fais notamment allusion à cette affaire Petro Tim, c’est vrai que je nourris quand même quelques regrets », a déclaré le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et la travail ( Act) à l’émission «Jury du dimanche » de iRadio.
Poursuivant, il ajoute : « Il y a des fonctions qui vous font entrer dans l’histoire, il est important de laisser une belle marque. Malheureusement, au vu de toute l’énergie que je suis en train de déployer aujourd’hui pour justifier le sens d’un contreseing, pour indiquer que j’ai été mêlé, malgré moi, à cette lamentable affaire, je m’en serais peut-être passé. »
En d’autres termes, Abdoul Mbaye confie : « Si c’était à refaire, il est certain que je n’aurai pas accepté sachant que j’allais trouver ça. Si aujourd’hui par exemple on me refait la proposition je dis non. C’est clair et net ».
Revenant sur les raisons qui l’avaient poussé à travailler aux côtés de Macky Sall, l’ex-PM explique : « A l’époque, nous étions dans un contexte totalement différent. Un contexte du discours tenu par le président Macky Sall, qui avait un caractère exceptionnel, et qui avait trompé tout le monde, qui était celui que tout le Sénégal attendait, y compris la communauté internationale. »
Abdoul Mbaye de poursuivre : « à l’époque j’avais une longue carrière de banquier, de financier, de responsabilités au sein du patronat. Je pense avoir un pedigree qui peut justifier que j’eusse accepté. Par contre, ce qui est exceptionnel, c’est que pour la première fois, dans l’histoire du Sénégal, un Premier ministre n’était pas fonctionnaire, un homme politique.(…) Je considère que le Président avait besoin d’un soutien important, particulier pour contribuer au redressement de l’économie sénégalaise, à la remise en marche de l’économie, selon de nouveaux paradigmes qu’il avait annoncés, la fin de la gabegie, la gestion sobre et vertueuse. Le fait de mettre le sens d’un Etat avant l’appartenance à un parti politique ».
Une autre raison qui l’avait convaincu, c’était l’engagement pris par le Président Macky Sall de réduire son mandat à 5 ans bien qu’étant élu pour 7 ans. « C’était un engagement incroyable qui, à mes yeux, apparaissait comme une sorte de pilier pour tout le reste. J’étais fier de Macky Sall », se remémore-t-il avant d’ajouter pour s’en désoler : «il a remis en question cet engagement et surtout utiliser le Conseil constitutionnel pour le justifier alors que quelques semaines avant cela il m’avait confirmé qu’il allait réduire son mandat mais rien ne pressait et qu’il était important de changer la Constitution par référendum ».