NETTALI.COM – Les avocats de Adama Gaye, qui a entamé une grève de la faim depuis lundi passé, pourraient saisir le Groupe de travail des Nations Unies aux fins d’obtenir la libération du journaliste emprisonné.

Dans sa livraison du jour, le quotidien EnQuête informe que la défense de Adama Gaye "envisage deux options : la saisine de la chambre d’accusation et l’internationalisation du combat pour la libération de M. Gaye ".

Dans l’immédiat, elle compte faire appel de la décision du juge, quand bien même une partie des avocats pense qu’il faut introduire une nouvelle demande. Les conseils de M. Gaye comptent déférer la question par l’appel devant la chambre d’accusation ‘‘qui est une juridiction connue pour sa sagesse et son expérience’’. ‘‘Pour préserver l’image de notre justice et de notre démocratie, nous pensons que la chambre d’accusation peut parfaitement ordonner la mainlevée du mandat de dépôt. C’est mon option préférentielle, mais si l’on nous oblige à internationaliser le combat, on n’a pas le choix. L ’enjeu est de sortir un innocent de prison’’, s’exclame Me Ba. Pour l’autre option qu’est l’internationalisation, la robe noire avance que la dimension de l’homme hors de nos frontières a fait sa publicité toute seule. Ses confrères des barreaux de Paris, Strasbourg et Vienne et d’autres avocats qu’il a démarchés vont les rejoindre, sans compter le soutien de cabinets d’avocats qui ont travaillé avec Adama Gaye. Alors, le Groupe de travail des Nations Unies ? “Pourquoi pas ! Si la solution est aujourd’hui d’aller devant le Groupe de travail des Nations Unies. Le juge nous dit, dans l’ordonnance, que notre demande est irrecevable. Il ne s’est pas contenté de dire qu’il refuse la liberté, mais que la demande est irrecevable. C’est ça l’orthodoxie, mais le principe qu’on sanctionne dans cette affaire est l’inégalité des armes entre la défense et l’accusation. Les démocraties judiciaires modernes n’acceptent pas cela. Il y a une abondante jurisprudence du Groupe de travail des Nations Unies qui condamne cela. Finalement, on prive la personne du droit de faire recours. Tu n’es pas éligible à la Lp, car tu as insulté ton président. On est obligé d’internationaliser des choses com-me ça. On ne va pas rester entre le même juge et le même procureur pour continuer à nous faire ridiculiser’’, s’engage l’avocat.  Concomitamment, à plus de 5 000 km de là, le chef de la diplomatie sénégalaise prenait l’engagement de faire progresser le pays dans le domaine des droits humains. ‘‘Fidèle à sa longue tradition puisée dans sa culture de tolérance, notamment dans le cadre du dialogue interreligieux permanent, le Sénégal continuera de rester dans le peloton de tête des pays les plus respectueux des Droits de l’homme’’, promet Amadou Ba du haut de cette tribune des Nations Unies.

Avec EnQuête