NETTALI.COM - Le délit d’offense au chef de l’Etat est caduc. C'est du moins l'avis d'Abdou Latif Coulibaly, invité du "Grand Jury" de la Rfm, ce dimanche 22 septembre 2019.
L’emprisonnement du journaliste Adama Gaye a servi de prétexte à Abdou Latif Coulibaly pour se prononcer sur le délit d'offense au chef de l'Etat. Le porte parole du président Macky Sall n'y va pas par quatre chemins pour préconiser la suppression de ce délit.
" La suppression de l’article 80 serait une avancée démocratique. C’est un délit suranné. Je l’ai dit, il y a 20 ans, je l’assume et ce n’est pas parce que je suis dans le gouvernement que je vais renier mes convictions d’hier", a laissé entendre l'ancien ministre de la Culture avant d'ajouter que le juge est dès lors obligé de chercher ce qui est constitutif du délit ou pas. Une manière de dire que le contenu du délit, n'est pas clair.
Interpellé sur l'arrestation du journaliste Adama Gaye, une affaire qui a fait les choux gras de la presse locale, l'ancien journaliste joue au désintéressement.
" Je suis plutôt préoccupé par la situation de cette fille à Sokone qui est allée en prison pour s’être fait avorter, qu’à ce cas précis (ndlr - arrestation d'Adama Gaye.) Ma sympathie va plus vers cette fille qu’à ces gens qui disent assumer leurs responsabilités et revendiquer leurs propos", a t-il fait remarquer.
L'invité du "Grand Jury" de ce dimanche n'a toutefois pas manqué de lancer une pique sympathique aux journalistes sénégalais. ''C'est vrai que le journalisme a été transformé en spéculation dans ce pays. Moi je ne spécule pas. Je suis un ayatollah des faits, un intégriste", a affirmé celui-ci.
''Comme vous ne manquez jamais de faire des leçons aux politiques que nous sommes. Pourquoi vous vous offusquez qu'on vous fasse des leçons alors que vous en faites tous les jours au gouvernement, aux ministres ?'', a lancé Latif en guise de conclusion.