NETTALI.COM- Le ministre de la Santé et de l'Action sociale, revient sur les problèmes que rencontre son département. Abdoulaye Diouf Sarr, qui était l'invité du " Jury du dimanche" de I-radio, s'est prononcé entre autres, sur les ruptures de médicaments, les évacuations sanitaires à l’étranger, la dette hospitalière...
Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l'action sociale a répondu à ceux qui soutiennent que "la santé est malade". Selon lui, le budget de son ministère a atteint 200 milliards de francs CFA en 7 ans contre 120 milliards de francs CFA en 2012. Et, explique-t-il, depuis l’installation de la Couverture maladie universelle, 50 % des Sénégalais ont une couverture. "Notre perspective est d’atteindre 75%. Par ailleurs, on note la stabilisation du taux de prévalence du VIH, la pré-élimination du paludisme au Sénégal, la baisse de la mortalité néonatale et infantile. Les ambulances qui, en 2012, étaient de 169, passent à plus de 500", a indiqué le ministre.
S’agissant des urgences, le ministre rassure qu'ils prendront à bras le corps cette problématique. "La feuille de route est élaborée et le 1er janvier 2020, le Centre des urgences sera mis en œuvre. Aujourd’hui, le Sénégal est l'un des rares pays de la sous-région à avoir installé son SAMU national. Et, le Samu est en train d’être décentralisé un peu dans le nord et dans le sud", a-t-il soutenu ; avant de poursuivre : "là où le bât blesse, c’est dans la gestion des urgences au niveau des hôpitaux. Il y a un travail important à faire dans la bonne prise en charge des Sénégalais au niveau des urgences en termes d’accueil, en termes d’efficacité de capacité d’intervention sans demander au préalable le règlement de la facture mais aussi en termes de plateau médicale. Le ministre dit être conscient que le travail doit être amélioré au niveau des urgences pour que le Sénégalais qui arrive dans un service d’urgence se sente bien pris en charge, bien sécurisé.
« Le taux de rupture de médicaments au Sénégal est extrêmement faible »
Devant le Jury du dimanche, Abdoulaye Diouf Sarr a aussi abordé la question de la rupture des médicaments. D’après lui, le Sénégal a l’un des taux de rupture les plus faibles d’Afrique. Ce n’est pas tous les jours qu’on dit qu’il n’y a pas de médicaments au Sénégal. Le taux de rupture au Sénégal est extrêmement faible. "Nous sommes dans le quinté gagnant en Afrique. Autrement dit, le Sénégal fait partie des 5 premiers pays en termes de gestion de leur rupture de médicaments", fait-il savoir.
"En outre, il faut distinguer la gestion des flux de stocks au niveau des établissements de santé et les ruptures de médicaments dans le pays. C’est là où j’interpelle de la manière la plus ferme les directeurs et les responsables qui gèrent les stocks dans les établissements publics de la santé. Il est important de faire en sorte que les médicaments qui sont disponibles au niveau de la Pharmacie nationale d’approvisionnement le soient aussi au niveau des points de prestation de service. Parce qu'in fine, l’utilisateur principal ne voit que la rupture alors qu’il y a un dysfonctionnement quelque part", dénonce-t-il.
Sur le sérum antitétanique, il indique que les problèmes découlent du fait que le fabricant a arrêté la production. "Nous sommes en train de corriger cela parce que le Sénégal a reçu plus de 20 mille doses antitétaniques. Le gap a été comblé depuis quelque temps", précise le ministre.
« La dette hospitalière est nettement inférieure à 8 milliards de francs CFA »
En effet, d’après le ministre, cette rupture de médicaments n’a rien à voir avec la dette hospitalière qui, selon lui, est nettement inférieure à 8 milliards de francs CFA. La dette hospitalière, poursuit-il, était due à un dysfonctionnement au niveau de la Couverture maladie universelle.
Pour le ministre de la Santé et l’Action sociale, on ne doit pas se focaliser sur les évacuations à l’étranger pour critiquer le système sanitaire sénégalais. Ce, d’autant plus que le Sénégal a les meilleurs médecins, les meilleurs professeurs d’Afrique. "Nous avons un excellent un excellent système de santé"; se félicite-t-il.
« Notre objectif, c’est de doter Tivaouane d'un hôpital niveau 3 »
Interpellé sur l’appel du Khalife général lors de la cérémonie officielle du Gamou demandant à ce que l’hôpital de Tivaouane soit doté de matériel et de personnel qualifié, le ministre de la Santé rétorque que " l’hôpital de Tivaouane mérite d’être repositionné à un hôpital de niveau 2 et plus tard de niveau 3". Il rassure que le traitement du dossier de l’hôpital, afin de satisfaire les réclamations du Khalife, est en cours. "Il s’agit de trouver très rapidement l’ensemble des opérations de mise à niveau et d’aller tout de suite à un hôpital de niveau 2. Le budget sera renforcé en conséquence. Au moment où je vous parle, le scanner de l’hôpital de Tivaouane est en train d’être installé. Ça entre dans ce processus de mise en œuvre d’un hôpital de niveau 2. Notre objectif c’est de doter Tivaouane d'un hôpital de niveau 3, faire en sorte que l’ensemble des interventions au niveau des spécialisations puisse se faire dans la cité religieuse", souligne le ministre.