NETTALI.COM - Le retard noté, relativement à la réception du Train express régional, postule une double implication : ou cette lenteur est imputable à une mauvaise planification ou le gouvernement se trouve dans l’impossibilité de libérer les fonds y dédiés. La deuxième hypothèse semble la plus proche de la vérité, puisque la patate chaude est refilée au ministre de l’Economie et des Finances, qui donne une nouvelle date de livraison.Toutefois, Abdoulaye Daouda Diallo ne doit-il pas préciser avec quel budget ce chantier onéreux va-t-il se terminer.
Vendredi dernier, lors du vote du projet de loi portant deuxième Loi de finances rectificative pour l’année 2019, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a donné une nouvelle date de réception du Train express régional (TER).
"Les travaux du TER ne sont pas arrêtés. Au contraire, l’essentiel des infrastructures de circulation est terminé. D’ici le 31 décembre 2019, le TER sera totalement réceptionné. La mise en exploitation d’un ouvrage d’une telle envergure qui peut transporter jusqu’à 115.000 personnes par jour, nécessite de s’assurer d’abord de toutes les conditions de sécurité requises", justifie le ministre.
Pourquoi, cette fois-ci, c’est l’argentier de l’Etat qui fixe une nouvelle date et non son collègue du ministère de tutelle ou le directeur général de l’APIX, Mountaga Sy? Ce dernier, pour rappel, avait, sur le plateau de la Tfm il y a de cela quelques semaines, donné rendez-vous pour novembre 2019 pour enfin voir ce train être sur les rails. Il coule de source que cette promesse n’a pas été tenue. L’implication de Abdoulaye Daouda Diallo, indique-t-elle, ainsi que le pensent d’aucuns, que les fonds manquent et que le gouvernement est incapable de soutenir le coût des finitions ?
Une question d’autant plus légitime qu’en avril 2018 déjà, en marge d’une visite privée en France, le président Macky Sall pressait les entrepreneurs français de livrer le chantier avant la présidentielle de 2019. En novembre 2018, Ousmane Sonko avait amené une polémique au fort retentissement médiatique, soutenant que pour obtenir la réception du TER avant cette élection, l’Etat avait porté le coût du projet à 1600 milliards de F Cfa.
Qu’à cela ne tienne, le gouvernement, qui avait repoussé l’échéance à juin 2019, ne sera pas en mesure de la respecter. Toutes choses qui nous amènent à nous demander si Abdoulaye Daouda Diallo n’est en train de s’offrir en holocauste, en engageant ainsi sa crédibilité. D’autant plus que des hommes de l’art parlent d’une sorte d’ajustement structurel synonyme de réduction des dépenses de l’Etat. A cet égard, on serait plus rassuré si M. Diallo livrait de plus amples informations sur les modalités de financement des finitions.