NETTALI.COM - Le Général Mamadou Mansour Seck, ancien Chef d’Etat-major général des Armées (Cemga), est d’accord avec la nouvelle vision du Président Macky Sall de doter le pays d’armes lui permettant de faire face aux menaces actuelles. Toutefois, il pense que le Sénégal ne doit pas accepter qu’on lui fourgue de la pacotille.
«Cette course aux armements n’est pas une mauvaise chose dans le contexte actuel. Il y a 210 000 km2 de la zone économique sénégalaise qu’il faut surveiller désormais. Ce qui se fait aux offshores (avec l’exploration et l’exploitation future du pétrole et du gaz au Sénégal) va demander des moyens supplémentaires aussi bien à la Marine qu’à l’Aviation (Armée de l’Air). Avec ces grandes distances-là, il faut l’Aviation d’une part, mais aussi des bateaux en quantité et en qualité. On ne doit pas attendre le dernier moment pour s’équiper en armement», soutient l’ancien Cemga.
Selon lui, non seulement le président Macky Sall a raison de faire ces commandes, mais aussi les normes internationales veulent qu’au moins 2% du Produit intérieur brut (Pib) du Sénégal soient donnés à la sécurité. «Si on a un Pib de l’ordre de 10 mille milliards de FCfa par exemple, les 200 milliards de FCfa doivent être dépensés pour la sécurité. Si on peut avoir un surplus, ce n’est pas mal», dira-t-il.
Toutefois, note le général, «ce qui est important, c’est qu’on ne nous impose pas des armes. Il faut que ce soit nous qui les choisissons. Le Sénégal doit savoir de quoi il a besoin. Puisque nous achetons des armes, il faut que ça soit un choix à nous et qu’on ne nous impose des armes. En fonction de notre évaluation de la menace, c’est à nous de dire ce dont on a besoin».
Selon le général, il faut faire la différence entre ce qui est don et ce qui est acheté. «Quand on vous fait un don, vous ne pouvez pas faire le choix, c’est ça le problème. Le don peut cependant être orienté vers nos besoins spécifiques que nous choisissons. Quand on achète les armes, on ne le fait pas pour faire plaisir. On achète parce que c’est un matériel que l’on suppose que les spécialistes de la sécurité ont évalué la menace et le type d’armements dont on a besoin pour faire face. C’est ce choix-là qu’il faut respecter».