NETTALI.COM – Le ministre de l’Intérieur et son collègue de la Justice ne parlent pas le même langage à propos du supposé saccage du tribunal de Louga. Au moment où Malick Sall montre de la fermeté et promet de traquer les auteurs de ces actes, Aly Ngouille Ndiaye minimise et jure qu’il n’y a pas eu saccage.
Mercredi dernier, des jeunes furieux ont pris d’assaut les locaux du tribunal de Louga pour exprimer leur colère suite à la décision du juge de refuser la liberté provisoire au maître coranique Khadim Gueye dont le délibéré du procès est attendu le mercredi 4 décembre. Dans leur courroux, ils ont cassé des vitres et forcé les portes du tribunal. Ce que la presse a qualifié de saccage. Faux, selon le ministre de l’Intérieur.
Interpellé sur la question lors de son passage à l’Assemblée nationale pour l’examen du budget de son ministère, Aly Ngouille Ndiaye a minimisé ce qui s’est passé à Louga. «On a beaucoup épilogué sur ce qui s’est passé à Louga», commence par dire le ministre de l’Intérieur. Avant de poursuivre : «Je regrette, mais il n’y a pas eu de saccage du tribunal de Louga. On sait quand même ce que c’est, un saccage.» Et d’expliquer : «Ce qui s’est passé, c’est que lorsque la séance s’est terminée et qu’on a refusé la liberté provisoire (au maître coranique) pour dire qu’on fait un délibéré le 4 décembre, certains talibés qui ne comprenaient même pas le sens de ce que cela voulait dire sont sortis. C’est dans la bousculade que deux vitres de deux portes ont été cassées. Un Asp s’est blessé, mais il est sorti de l’hôpital.» Se voulant catégorique, Aly Ngouille Ndiaye souligne que «plus de 500 personnes ne peuvent pas se retrouver quelque part où il y a un saccage et qu’il n’y ait pas une seule grenade lancée». «Il y a eu exagération, mais il n’y a pas eu de saccage», insiste-t-il. Avant de révéler : «Je le tiens de rapports de mes services, mais aussi de sources judiciaires.»
Ces propos du ministre Aly Ngouille Ndiaye tranchent nettement d’avec ceux de son collègue de la Justice. Malick Sall était monté au créneau au lendemain des évènements de Louga pour promettre «d’identifier et de sanctionner» les auteurs de ces actes. «Soyez rassurés que les auteurs de ces méfaits seront identifiés et sanctionnés à la hauteur de leurs actes», avait laissé entendre le ministre de la Justice. Non sans indiquer : «Des décisions ont été prises pour que les auteurs de ces actes soient mis à la disposition de la justice.»