NETTALI.COM - Moustapha Cissé Lô s'est montré très critique envers le président de la République, Macky Sall, et le président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Au président de la République, il dira qu'il faut qu'il sache qu'il n'est pas son père et qu'il ne lui appartient pas.
"Macky Sall n’est pas mon père, il ne m’a pas acheté. J’ai combattu pour lui ici quand on a voulu le tuer. Où étaient ceux qui parlent aujourd’hui ? J’étais le seul à avoir pris l’arme pour dire que Macky Sall ne sera pas tué. Je me suis battu contre Moustapha Niass et Cie, qui avaient dit que Macky ne serait pas candidat et qu’ils optaient pour une candidature unique. Je les ai combattus tous, je savais que Macky allait gagner", déclare Moustapha Cissé Lô dans un entretien avec "L'Observateur".
"Je suis l’Apr. Le parti est mon bien, c’est mon enfant"
Selon lui, Moustapha Niass est un vieux qui devrait prendre sa retraite, mais qui refuse de se retirer de la vie politique pour son amour insatiable à l’argent. Il pense qu'il est la cause de tous les maux du pays. "Une personne âgée de plus de 60 ans, ne devrait pas être éligible dans ce pays. Un vieux de plus de 60 qui cherche toujours des postes électifs, est source de tous les maux du pays. C’est ça le débat. Je les défie et qu’ils sachent que je ne crois pas en eux. Idem pour ceux qui se réclament être des cadres de l’Apr (Alliance pour la République), soi-disant Ccr (Convergence des cadres républicains), je ne crois aucunement en eux parce qu’ils ont tous porté mes sacs et chaussures. Même leur coordonnateur (Abdoulaye Diouf Sarr, Ndlr) a porté mes chaussures et sacs. Il était le Secrétaire général à la Chambre de commerce de Kaolack, on se connaît très bien. Maintenant qu’il est nommé ministre, il ne reconnaît plus ses supérieurs. On nous pompe l’air avec les cadres. De quel cadre parle-t-on ? Un cadre qui, sans nomination de Macky Sall, n’est rien. Tous les ministres n’avaient rien avant leur nomination. Chacun d’eux a obtenu ce qu’il a, après avoir été nommé ministre. J’ai vu un gars qui était membre de l’Apr dire qu’il est cadre, alors que c’est son père qui était le boucher de tout Taiba Tiékène. Il montait derrière mon deuxième véhicule quand nous étions dans l’opposition. Il gérait mes courses. Il n’a pas étudié et a été renvoyé par Moustapha Niass de l’Afp, mais se réclame aujourd’hui être cadre Apr. Il n’y a aucun cadre dans la Ccr. Où étaient-ils quand nous étions dans l’opposition ? Ils attendent donc une fois au pouvoir pour dire qu’ils sont des cadres. Même à l’époque de Thierno Alassane Sall, c’est moi qui réglait leurs problèmes à Thiès et à Mbour, et dirigeais en même temps la commission de Médiation et Tivaouane. J’étais avec Abdoulaye Ngom et Thérèse Faye", peste-t-il.
Il ajoute qu'à l’université, il était seul avec Thérèse Faye en compagnie de son épouse. "Où étaient-ils eux ? J’ai combattu jusqu’à ce que Macky Sall arrive au pouvoir et ils veulent que je me taise. J’assume tous mes propos. C’est de la même manière que j’ai parlé jusqu’à ce que Me Wade quitte le pouvoir. Ils n’ont qu’à être véridiques, s’ils ne veulent pas que je parle. Ils sont des arrivistes à qui Macky Sall a donné des postes, alors qu’ils ne le supportaient pas. Ils veulent que les apéristes authentiques se taisent, qu’ils sachent que je suis l’Apr. Le parti est mon bien, c’est mon enfant, il n’appartient pas à Macky Sall. Je ne laisserai personne le tuer. C’est ça le problème. On s’est battu pour accéder au pouvoir et ils veulent nous reléguer au second plan parce qu’ils disent qu’on n’a pas étudié. Je refuse, je ne céderai pas", indique-t-il.
Moustapha Cissé Lô pense que c’est Macky Sall qui encourage tous ces gens dans cette manœuvre parce qu’il a abandonné tous ceux qui ont combattu avec lui dans l’opposition et a confié des postes de responsabilité aux transhumants. "Tous ceux qui dirigent des institutions aujourd’hui, sont des transhumants ou soi-disant des alliés. Aucun d’entre eux n’avaient soutenu Macky Sall dans l’opposition. Alioune Badara Cissé, Médiateur de la République, gère des restes. De même que Mbaye Ndiaye, Mahmouth Saleh, Marième Badiane et moi, nous gérons tous des restes", fait-il savoir.