NETTALI.COM – Une jonction entre le collectif «Ño lank, Ño bañ» et les grandes centrales syndicales. C’est sans doute ce que craint le plus le pouvoir de Macky Sall. Eh bien, cette jonction est en train de se faire puisque les membres de «Ño lank, Ño bañ» ont décidé de se rendre, dès ce mercredi 18 décembre à la rencontre des chefs de centrales syndicales.
Réunissant plusieurs mouvements dont «Y en a marre», «Frapp-France Dégage» et des partis politiques, la plateforme «Ño lank, Ño bañ» compte aussi en son sein des organisations syndicales. A ces organisations s’ajoutent les nombreux étudiants qui manifestent pour demander la libération de Dr Babacar Diop, mais aussi de cinq de leurs camarades en détention depuis le 29 novembre dernier. C’est d’ailleurs un des secrets de la marche du 13 décembre dernier. Et la plateforme ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a en effet décidé d’aller à la rencontre des centrales syndicales afin de les convaincre d’entrer dans le combat contre la hausse du prix de l’électricité. Un premier tête-à-tête est prévu ce mercredi avec Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts). La délégation de «Ño lank, Ño bañ» tentera de convaincre Guiro et sa centrale qu’«ils peuvent plus se débiner», confie un membre de la plateforme. Pour ce dernier, il n’y a pas que la lutte contre la hausse du prix de l’électricité qui doit mobiliser les centrales syndicales. «Ce que l’Etat a fait avec les travailleurs de la Sénégalaise des eaux (Sde) est un affront à toutes les centrales syndicales», souligne notre interlocuteur qui appelle à une «lecture objective de la situation». «Une grève générale comme cela se passe en France ces derniers jours n’est pas à exclure», souligne ce membre de la plateforme.
Autant dire alors que cette jonction pourrait être lourde de dangers pour le pouvoir. En effet, la colère gronde chez les travailleurs qui vont devoir faire face à la hausse du prix de l’électricité alors que le chef de l’Etat a exclu, le 1er mai dernier, toute augmentation des salaires dans le public. Les centrales syndicales sont, d’ailleurs, de plus en plus la cible d’attaques des syndicats de base qui ne comprennent plus leur silence au moment où les droits des travailleurs sont violés. La Cnts, L’Unsas, La Cnts/Fc, la Csa… accepteront-elles de mener le combat aux côtés de «Ño lank, Ño bañ»? Les prochains jours nous édifieront.