NETTALI.COM - En grève de la faim depuis le lundi 23 décembre 2019, Guy Marius Sagna a encore décidé de réclamer ses droits "bafoués à la prison du Camp pénal" en ne s’alimentant pas. Il proteste contre la restriction du téléphone, le maintien de ses codétenus dans cette affaire, Sarr et Seck, en prison après la libération d’un groupe de jeunes emprisonnés en même temps que lui, sa détention au camp pénal et non dans une maison d’arrêt et le refus du régisseur de lui communiquer le règlement intérieur de la prison.
Et si Guy Marius Sagna a jugé nécessaire de réclamer son droit, c’est parce qu’il semblerait que des décisions personnelles le concernant sont prises. Il est permis, apprend-on, aux détenus d’émettre appels téléphoniques tous les 15 jours. Mais depuis son placement sous mandat de dépôt, on lui a refusé ce droit. Interrogé sur ce point, un de ses avocats, Me Khoureychi Bâ, confirme et explique : «Je sors du camp pénal, il a repris sa grève de la faim depuis lundi. Depuis qu’il est là, on ne le laisse pas passer des appels téléphoniques, sous prétexte qu’il est en instruction.» Guy, qui ne se laisse pas faire, a, selon Me Bâ, rétorqué : «Comment en tant que fonctionnaire, peut-il, exécuter un ordre non écrit ?» Sa femme, hors de Dakar, le prisonnier lui a précisé qu’il doit être en contact avec elle ainsi qu’avec sa famille, sans compter son travail. Une source proche du premier cabinet d’instruction renseigne que cette restriction des appels n’émane pas du Doyen des juges. Tout ce que peut faire le magistrat est une restriction de communication qui ne peut dépasser 10 jours, c’est ce que lui permet le code pénal.
L’autre point qui a poussé l’activiste à se torturer est le cas de ses deux codétenus, Sarr et Seck Galass. L’un est un marchand ambulant, l’autre un ouvrier. Ils n’ont pas eu la chance de bénéficier de la liberté provisoire accordée aux étudiants et au professeur Babacar Diop. Se sentant garant d’eux, car ayant été arrêtés à cause de lui, Sagna porte le combat de leur libération.
Incarcéré dans un quartier de haute sécurité, Guy Marius ne comprend pas pourquoi il séjourne au camp pénal et non dans une maison d’arrêt. «Un mis en cause qui n’est pas encore jugé et condamné doit être dans une maison d’arrêt et non dans cette prison. Pis, dans un secteur réservé aux poursuivis de terrorisme», explique son avocat.
Le dernier point soulevé par Guy est celui de la communication du règlement intérieur de la prison. Suite à l’interdiction de communiquer qui lui est imposée, il a demandé au régisseur de lui communiquer le règlement intérieur de la prison afin qu’il puisse savoir où commencent et prennent fin ses droits.