NETTALI.COM – Les ministres Amadou Hott et Mouhamadou Makhtar Cissé ont expliqué, ce lundi sur le plateau de la Rts 1, la hausse du prix de l’électricité, en mettant l’accent sur la nécessité d’équité sociale. Ils rassurant quant aux contrecoups redoutés de ce réajustement tarifaire, précisant que les familles vulnérables seront épargnées.
Ce soir, la Rts1 est revenu sur l’état de l’économie sénégalaise à travers un plateau Retro 2019, qui avait pour invités : le ministre du Pétrole et des Energies, son collègue de l’Economie et l’agrégé Felwine Sarr, enseignant à l‘université de St-Louis.
Naturellement, le débat sur la hausse du prix de l’électricité a figuré en bonne place dans les échanges de haute facture.
Abordant le sujet, le ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé a déclaré que cette hausse tient compte de la nécessité « d’équité sociale », puisque, dit-il : « les familles vulnérables ne seront pas impactées par le réajustement tarifaire ». « Tous les consommateurs ne vont pas débourser. (…) Les riches vont payer pour les vulnérables », rassure-t-il. A l’en croire, sur 1 600 000 clients que compte la Société nationale d’électricité (SENELEC), les 612 000 seront épargnés. D’où la nécessité pour le gouvernement de se doter les moyens d’améliorer sa politique infrastructurelle pour ce secteur.
Le ministre de l’Economie abonde dans le même sens et ajoute que « cette augmentation a deux impacts ». Il s’agit, à la lumière de ses explications, d’un impact de 0,09 % sur les prix à la consommation et une consommation des ménages stabilisée à 0,03%. « L’Etat a mis 500 milliards de subvention et cette subvention va aux personnes qui ont l’électricité et non à celles qui n’y ont pas accès », justifiera le ministre. Ce dernier de souligner qu’au Sénégal, et par extension dans la zone UEMOA, l’inflation est maitrisée autour de 0,05. « Même si l’impact est limité on ne peut pas s’en satisfaire. Nous sommes sur une bonne trajectoire de redressement de notre économie », relève Makhtar Cissé. Il précise, revenant sur les projections faites en 2017, que toute baisse est corrélée à la perspective de l’exploitation du gaz. Malheureusement fera-t-il constater des facteurs exogènes, le dollar qui était en 2011 à 416 F Cfa a renoué avec sa tendance haussière pour s’établir à 600 F Cfa aujourd’hui.
Auparavant, les deux ministres ont conjointement décerné une « note positive » à l’économie sénégalaise, qui affiche sur, ces cinq dernières années, un taux de croissance moyen de 6,6%.
« Si le PSE a marché, c’est parce que le secteur de l’énergie a marché »
Mouhamadou Makhatar Cissé notera que c’est grâce aux efforts consentis pour améliorer la qualité de service de SENELEC et rendre l’énergie accessible que l’Etat a obtenu « cette bonne note ». « L’énergie figurait dans le tableau des 17 réformes préalables pour permettre au Sénégal d’améliorer sa croissance», rappelle-t-il les pré-conditions posées en 2O14 au moment du lancement du Plan Sénégal Emergent. L’énergie, mentionnera-t-il encore, était dans la case des projets lors du lancement de la phase du PSE en 2018. Le ministre du Pétrole et des Energies se laisse convaincre que « si le PSE a marché, c’est parce que le secteur de l’énergie a marché ».« Le secteur de l’énergie n’est pas en crise, l’énergie est distribué sur l’ensemble du réseau », rassure Makhtar Cissé.
L’économiste Felwine Sarr, quant à lui, a préconisé qu’on rende, à titre de prévention, « la taxe sur les produits pétroliers flottante en fonction du prix du baril de pétrole ».
« Le consommateur individuel ne doit pas gérer la volatilité sur le marché parce qu’il n’en n’a pas les moyens », concède le ministre Amadou Hott, pou clore ce chapitre.