NETTALI.COM - En Irak, la crise entre les Etats-Unis  et l’Iran est à son niveau le plus haut. Le Pentagone a confirmé jeudi soir avoir tué le général iranien Qassem Soleimani, mort dans un bombardement à Bagdad, sur ordre du président américain Donald Trump. Le président n’a pas immédiatement fait de commentaire mais il a tweeté un drapeau américain. Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l’Etat irakien, est également mort dans l’opération.

Le général Qassem Soleimani n’est pas n’importe qui pour les Iraniens. Ce n’est autre, rappelle le Pentagone, que le chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, une organisation considérée comme terroriste par Washington depuis avril dernier. Le général iranien présidait aux négociations pour former le futur gouvernement irakien.

L’homme derrière l’attaque de l’ambassade américaine

« Le Général Soleimani préparait activement des plans pour attaquer des diplomates et des militaires américains en Irak et à travers la région », ajoute le Pentagone qui attribue au puissant général iranien la mort de « centaines » de soldats américains et alliés. « Il avait orchestré les attaques contre les bases de la coalition en Irak ces derniers mois – y compris l’attaque du 27 décembre », ainsi que l’attaque de cette semaine contre l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad.

Cette frappe contre un dirigeant d’un pays auquel les Etats-Unis n’ont pas formellement déclaré la guerre a été diversement accueillie à Washington. « Il n’a eu que ce qu’il méritait », a tweeté le sénateur républicain Tom Cotton. « Soleimani était un ennemi des Etats-Unis, la question n’est pas là », a noté le sénateur démocrate Chris Murphy dans un tweet. « La question est celle-ci : est ce que l’Amérique a assassiné, sans autorisation du Congrès, la deuxième personnalité d’Iran, provoquant consciemment une guerre régionale massive ? »

Téhéran parle de « vengeance »

La réaction la plus attendue était bien sûr celle des autorités de Tehéran. Elle n’a pas tardé confirmant ainsi la mort du puissant général. C’est une « escalade extrêmement dangereuse et imprudente », a prévenu le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. « Soleimani a rejoint nos frères martyrs mais notre revanche sur l’Amérique sera terrible », a pour sa part réagi Mohsen Rezai, un ancien chef des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique. « Une réunion extraordinaire du conseil suprême de sécurité nationale aura lieu d’ici quelques heures pour examiner l’attaque meurtrière sur le véhicule du général Soleimani à Bagdad, qui a conduit à son martyr », a en outre annoncé le porte-parole de cette plus haute instance sécuritaire en Iran, Keyvan Koshravi.

Avec 20munites.fr