NETTALI.COM – Parfum de catharsis dans les rangs de l’Alliance pour la république. Les prétendus dauphins de Macky Sall multiplient les sorties. Qui pour donner des gages de loyauté ; qui pour se parer de toutes les vertus pour plaire au Président. Le tout dans une ambiance de course à la communication.

C’est à une vraie frénésie de sorties de la part de personnalités présentées comme de potentiels dauphins de Macky Sall que l’on a assisté ces derniers jours. Cela, après que Sorry Kaba a porté ce débat désormais tabou du 3ème mandat sur la place publique, et que les attaques de Moustapha Cissé Cissé Lô contre Macky Sall ont fait sortir de leur réserve Yakham Mbaye et Farba Ngom.

On se rappelle que le directeur général du quotidien gouvernemental « Le Soleil » a, sans donner un nom, accusé un gros ponte qui, dans l’ombre, agit en métronome, en activant le président du Parlement de la CEDEAO. C’est le ministre des Affaires étrangères qui monte au créneau comme pour chasser une mauvaise conscience en se démarquant de Cissé Lô et en renouvelant sa loyauté au président Sall. Il y a de cela une semaine sur les ondes de I-radio, l’invité du « Jury du dimanche » a trouvé le besoin de désigner ce qui devrait être un lieu commun, en précisant qu’il n’y a aucun nuage entre le chef de l’Etat et lui. Pourquoi ne l’a-t-on pas entendu évoquer ses relations avec le président de la République en ces termes, quand grâce à la confiance de celui-ci, il ne cessait de monter en puissance dans l’appareil du parti et de l’Etat ?

Amadou Bâ se sera en tout cas livré à une séance d’exorcisme jamais égalée, se lavant de tous les péchés d’Israël dont on l’a accusé. Depuis son absence de rapport et de contact avec Sory Kaba, jusqu’à sa supposée amitié avec Moustapha Cissé Lô, en passant par son supposé rôle de bailleur de Pastef, il aura tout nié, voire relativisé. Sa proximité avec Macky Sall, la confiance dont il jouit de la part de ce dernier, il le dira à qui veut le savoir. Il évoquera même son omniprésence aux côtés du chef de l’Etat de par sa fonction de ministre des Affaires étrangères qui la lui impose.

Ce dimanche 5 décembre, « cleaning day » selon une directive de Macky Sall, il se sera montré bien obéissant arpentant les rues des Parcelles Assainies dans un caftan, poussant même la promenade jusque c’est son voisin de la Patte-D’Oie, Banda Diop.

Mais c’était sans compter avec la très tenace Mimi Touré qui lui a emboîtera le pas à l’émission « Grand Jury » de la RFM. Ce dimanche 5 décembre, c’est la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui, de la tribune de l’émission, semble s’adonner à une séance de catharsis. Aminata Touré, tout comme Amadou Bâ, a trouvé le moyen de rappeler la loi de l’omerta dictée par Macky Sall sur ce thème, donnant elle aussi des gages au passage, sans oublier de dire qu’il fallait briser le plafond  de verre. La question sur la probabilité d’élire une femme au palais, lui a donné l’occasion de se faire un clin d’œil à elle-même. Une perche bien tendue et une occasion rêvée.

De grandes occasions de communication qui ressemblent finalement à une course-poursuite où personne ne veut céder du terrain à l’autre. Et si Mouhamed Boun Abdallah Dionne décidait de pointer le bout de son nez pour se rappeler au bon souvenir des Sénégalais, question de se refaire une santé. Le discours de fin d’année au cours duquel le chef de l’Etat évoquera la raison de la suppression du poste de Premier ministre, n’aura pas été un moment de plaisir pour lui. Macky n’a pas du tout été sympa avec lui. C’est à peine s’il n’a pas dit que Dionne n’aura pas du tout été efficace et que sa présence enrayait quelque peu la machine. La raison sans doute du fast-track.