NETTALI.COM - Moins d’une semaine après le chavirement d’une pirogue, soldé par la mort de deux jeunes saint-louisiens, la mer a encore frappé les pêcheurs. Selon des sources proches de l’Union régionale des pécheurs artisanaux de Saint-Louis (Urpas), deux pirogues ayant quitté Nouadhibou mardi dernier en partance pour la capitale du Nord, Saint-Louis, ont dépassé le délai de deux jours qu’elles devraient normalement observer avant d’arriver à leur destination. Sept pêcheurs ont finalement été repêchés et un autre est porté disparu.
Leurs parents et camarades qui les attendaient mercredi dans la soirée, ont commencé à s’inquiéter. C’est ainsi que les membres de cette structure régionale ont réussi à entrer en contact avec eux. Ces derniers ont révélé que leurs moteurs à chaîne tournante sont tous tombés en panne, en pleine mer, à une centaine de kilomètres de la ville de Saint-Louis. Il était environ 2 heures du matin. Conséquences : les deux pirogues sont obligées de voguer au gré du vent. Sachant que l’une des pirogues en détresse faisait mouvement vers la ville de Mboro, la section de l’Union nationale des pécheurs artisanaux du Sénégal (Unapes) de Cayar a dépêché des pêcheurs en mer, afin qu’ils aillent à la recherche de leurs camarades en difficulté. Ces derniers ont finalement retrouvé les quatre miraculés qui avaient pourtant commencé à perdre espoir, car la faim a commencé à les tenailler. Sauvés in extremis, au large des eaux de Mboro, les quatre jeunes pêcheurs ont été acheminés à Cayar, jeudi matin à 9 heures.
Après s’être bien reposés, ils sont rentrés au bercail le même jour dans la soirée. Cependant, interrogés sur la destination de la pirogue à bord de laquelle se trouvaient leurs collègues, ils ont avoué qu’ils se sont séparés en haute mer dans la nuit du mardi. Seulement, ils ont précisé qu’ils faisaient probablement mouvement vers Dakar. C’est ainsi que la Marine nationale a été avisée afin qu’elle sillonne les eaux de Dakar et ses environs dans le but de retrouver les quatre pêcheurs perdus. Après avoir tourné en rond durant trois jours, la pirogue qui voguait au gré du vent s’est accrochée à des filets de pêche, placés en haute mer par des pêcheurs. Leur engin pris au piège ne pouvait plus bouger. L’horloge affichait 02 heures. N’ayant pas d’échappatoire, les quatre pécheurs déboussolés étaient contraints de rester sur leur pirogue, attendant impatiemment l’arrivée de leurs collègues. Chose faite à 04 heures du matin. A la vue de leurs camarades, les pêcheurs saint-louisiens leur ont expliqué leur mésaventure.
Après leur avoir donné à manger, les sauveteurs, sachant que trois parmi les quatre miraculés se trouvent dans un état clinique inquiétant, ont décidé pour plus de précaution, de les emmener avec eux, car ils devraient retourner en mer récupérer le reste de leur filet «dormant». Seulement, ils ont laissé sur la pirogue, un pêcheur du nom de Libasse, lequel se portait bien. Malheureusement pour eux, à leur retour, dans la soirée, ils n’ont trouvé sur les lieux ni le jeune homme ni la pirogue. Dans l’espoir de le retrouver, ils ont sillonné de long en large les eaux de Dakar sans voir son ombre. La Marine a aussi affrété un hélicoptère et un bateau, mais pour l’heure, le disparu est toujours introuvable. Il a déjà passé six jours en mer.