NETTALI.COM - Via un communiqué rendu public mardi en début d'après-midi, le Parti démocratique sénégalais (Pds) a officialisé sa décision de suspendre sa participation au Front de résistance nationale (Frn). Une contradiction de plus pour un parti qui reproche à ses alliés de poser les mêmes actes que son chef a posés en septembre et octobre 2019.
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) reproche à ses alliés de ne pas jouer franc jeu. "Il n'y a pas de clarté dans les relations entre certains membres du Front de résistance nationale et le pouvoir de Macky Sall", explique Tafsir Thioye, porte-parole national du Pds. Autrement dit, le Pds accuse certains de ses alliés de flirter avec le régime de Macky Sall. Ce que les libéraux résument en parlant de "graves déviations des mécanismes internes de prise de décisions stratégiques, notamment en ce qui concerne le dialogue national initié unilatéralement par le Président Macky Sall". Se voulant plus clair, le Pds dit noter des "des faits de compromission avérée de responsables au plus haut niveau du Front". Suffisant alors pour suspendre sa participation au Frn dont il était un des principaux initiateurs.
Sans citer de noms, le Parti démocratique sénégalais (Pds) accuse certains de ses alliés de partager la table du Président Macky Sall. Ce qui, aux yeux des libéraux, n'est ni plus ni moins qu'une trahison. Une contradiction de plus. Surtout quand on sait que le chef du Pds a fait exactement la même chose en 2019. D'abord au mois de septembre, Me Abdoulaye Wade rencontre le Président Macky Sall à la mosquée Massalikul Jinaan sans en informer ses alliés. Ces derniers laissent passer la pilule en raison certainement de l'intervention du khalife général des mourides dans les retrouvailles entre le "père" et le "fils". Mais Wade va remettre ça deux semaines plus tard. En effet, le 12 octobre, il se rend au palais pour une audience avec le président de la République. Mieux, il accepte de dialoguer avec le pouvoir sans ses alliés du Front. Et c'est le communiqué conjoint signé par les deux parties qui apprend la nouvelle aux autres membres du Frn. "Constatant leur parfaite convergence de vue sur la question, ils (Wade et Macky Sall, Ndlr) s’engagent à unir leurs forces pour le retour de la paix et la consolidation de la stabilité", souligne le communiqué lu, à l'époque, par le chargé de la communication du Pds. Non sans "exhorter tous les Sénégalais et tous les Africains à cultiver la paix en privilégiant le dialogue et l’intérêt du continent". Mieux ou pire, Abdoulaye Wade s'est même permis de faire des recommandations au Président Macky Sall pour qu’il déploie "tous les efforts nécessaires à la maitrise de la gestion du pétrole, du gaz et des autres ressources naturelles". Alors comment reprocher aujourd'hui à certains du Frn de participer au "dialogue national initié unilatéralement par le Président Macky Sall"? Une question à laquelle le Pds aura certainement du mal à répondre. En fait, le parti de Wade semble tout simplement perdre le contrôle sur le Frn qui pouvait lui servir de moyen de pression sur Macky Sall. D'autant que ce dernier ne semble plus pressé de poursuivre ses discussions avec le pape du Sopi. D'ailleurs, au Front de résistance nationale, la réponse au Pds est toute simple: "Quand Wade a rencontré Macky Sall, nous n'avons pas dit qu'il est allé se compromettre", rappelle Moctar Sourang, coordonnateur du Frn.