NETTALI.COM – Ministre de la Fonction publique et du Renouveau du Service public, Mariama Sarr rencontre ce jeudi les syndicats d’enseignants membres du G7 pour éviter de nouvelles perturbations au système éducatif. Seulement, ils sont nombreux les syndicalistes qui estiment qu’elle n’a ni le profil ni les compétences pour gérer ce département.
Les revendications des syndicats d’enseignants sont transversales et demandent l’intervention de ministères différents comme celui de l’Education nationale, le département des Finances, mais aussi le ministère de la Fonction publique et du Renouveau du Service public. Si les enseignants tirent fréquemment sur leur ministre de tutelle, il semble que c’est surtout au département de la Fonction publique que les choses trainent. Secrétaire général du Cusems authentique et coordonnateur du G20, Dame Mbodji rappelle que «le ministère de la Fonction publique est un département technique qui a la lourde mission de gérer la carrière des agents de l'État. En d'autres termes, le ministre de la Fonction publique s'occupe de la vie professionnelle des contractuels, des agents décisionnaires et des fonctionnaires. Cela requiert ainsi une parfaite maîtrise des textes juridiques règlementant le secteur». Et le syndicaliste n’est pas convaincu que «Madame Mariama Sarr soit assez outillée pour assurer cette charge». «Elle n'en a ni l'étoffe ni l'envergure. Ce ministère très exigeant ne doit pas être confié à une personne qui passe le plus clair de son temps à faire de la politique politicienne surtout que son fief, Kaolack est à des centaines de kilomètres de la capitale», souligne Dame Mbodji.
Abdou Faty du G7 partage totalement le point de vue de Dame Mbodji. «A la Fonction publique, c’est un travail manuel qui se fait alors que 400 mille agents dépendent de ce ministère», dit-il. Et les conséquences sont énormes sur la gestion de la carrière des enseignants. «Certains de nos collègues restent 10 ans au même grade alors que du temps de Senghor et Abdou Diouf, les avancements étaient automatiques au bout de deux ans. Maintenant, il faut un acte qui ne vient jamais», soutient Abdou Faty qui indexe la responsabilité de l’actuel ministre de la Fonction publique. «Mariama Sarr est un mauvais casting», soutient-il. Ce qui fait dire à Dame Mbodji que «la responsabilité de Mariama Sarr, en tant que ministre employeur, est très grande dans les lenteurs administratives notées dans la production des actes des enseignants». Et d’expliquer : «Depuis qu'elle est nommée à la tête de ce département, elle peine à mettre en place un système assez performant pour accélérer les procédures. Même la dématérialisation promise par le gouvernement comme solution structurelle à la question tarde à prendre son envol. En outre, il arrive très souvent qu'elle déserte son bureau pour aller faire ses activités politiques à Kaolack.»