NETTALI.COM – L’arrestation de 15 jeunes de «Ñoo lank» qui distribuaient des flyers vers le rond-point Sahm fait réagir. Acteurs politiques et défenseurs des droits de l’homme dénoncent de «graves restrictions aux libertés». 

La police a procédé samedi à l’arrestation d’une quinzaine de jeunes membres du collectif «Ñoo lank». Des interpellations qui font suite à d’autres arrestations et qui font sortir de leur silence certains acteurs politiques ou membres d’organisations de défense des droits de l’homme. L’ancien député Thierno Bocoum dénonce «une politique d’intimidation» du régime de Macky Sall. «Nous attirons l’attention de l’opinion nationale et internationale sur une politique d’intimidation, de la part du régime en place, visant à faire taire toute revendication légitime prenant en charge les préoccupations des Sénégalais», écrit le président du mouvement «Agir» sur sa page Facebook. Thierno Bocoum fustige «l’arrestation des membres du collectif Ñoo Lánk, pour avoir distribué des flyers qui dénoncent la hausse du prix de l’électricité». «Nous demandons la libération immédiate et sans conditions des citoyens sénégalais arbitrairement arrêtés. Ils sont des otages d’un régime qui est de plus en plus en marge des règles élémentaires d’une démocratie», ajoute-t-il.

Pour Babacar Ba du Forum du justiciable, «l’arrestation des membres de Ñoo lank parce qu’ils distribuaient des flyers est une restriction à la liberté d’expression». «La police arrête des jeunes parce qu’ils distribuent des flyers. Y a-t-il encore de la liberté d’opinion et d’expression dans ce pays ?», s’interroge Seydi Gassama d’Amnesty international. Ce dernier compare le Sénégal à la Gambie pendant le règne de Yahya Jammeh. «En Gambie, sous le régime de Yahya Jammeh, la distribution de flyers ou de t-shirts appelant à la démocratie ou contenant des mots d’ordre ou des slogans contraires aux politiques et décisions du gouvernement, pouvait conduire les auteurs en prison», rappelle-t-il en guise d’alerte.