NETTALI.COM - L’affaire Coumba Kane est loin de connaître son épilogue. L’enquête sur ce supposé kidnapping a été bouclée par les gendarmes de la Section de recherches de Colobane. La thèse du rapt n’a pas été confirmée. Le dossier a été transmis au Procureur.
Mystère autour de l’enlèvement présumé de la femme mariée Coumba Kane. Dans la journée du 15 janvier 2020, cette femme, de son quartier de Keur Mbaye Fall (banlieue de Dakar), s’est retrouvée le vendredi 17 janvier suivant à Touba où elle a été retrouvée la police locale. Les conclusions de l’enquête préliminaire avaient relevé des incohérences. Ce qui les avaient poussé à douter de ce kidnapping.
La police avait ensuite été dessaisie au profit de la Section de recherches de Colobane. Les hommes du commandant Mbengue vont user de techniques poussées, allant des réquisitions, au bornage, en passant par une exploitation minutieuse des deux téléphones de la victime présumée n’ont trouvé aucun élément pouvant accréditer la thèse du kidnapping.
La gendarmerie a transmis le dossier au Procureur, à charge pour lui de faire poursuivre l’enquête ou de classer le dossier sans suite.
La version de Coumba Kane contre les résultats des réquisitions téléphoniques
Au cours de l’enquête, Coumba Kane avait soutenu que ses ravisseurs avaient confisqué son téléphone portable «Techno», dans lequel se trouvait sa puce «Orange». Elle ajoute avoir discrètement pris son autre téléphone portable de marque «Calus», qui se trouvait dans son sac à main. Elle ajoute avoir mis dans cet appareil une puce «Expresso» dont son mari ignorait l’existence. Elle a ensuite tenté de joindre son époux, dit-elle.
Pour vérifier ces déclarations, la gendarmerie a saisi l’opérateur téléphonique «Expresso» d’une réquisition. La réquisition conclut que c’est plutôt l’appareil téléphonique de marque «Techno» qui a été utilisé pour appeler le mari et non le téléphone de marque «Calus».
Autre mensonge relevé : au cours de son audition, Coumba Kane avait soutenu qu’au moment d’appeler une seconde fois son mari, le 15 janvier à 18h32mn, elle se trouvait en pleine campagne. Ce que les conclusions de l’enquête technique ont démenti. Son téléphone a, en effet, été géo-localisé à Touba, non loin de la grande mosquée et non en campagne.
Mieux, les gendarmes de la Section de recherches ont relevé que le 15 janvier dernier, le premier bornage localisait Coumba Kane à Keur Mbaye Fall, précisément à 12h52mn. Puis, elle sera géo-localisée le même jour, à la Cité Lobatt Fall à 13h46mn. Quelques heures plus tard, à 18h32mn, elle est tracée à Touba, puis en dernier ressort à Linguère à 21h36mn. Le dernier bornage indique qu’elle y serait restée 24 heures.
Toutes choses qui font que, selon les conclusions de la gendarmerie, Coumba Kane a tout dit sauf raconter la vérité. Son «Kidnapping» est douteux pour ne pas dire inexistant…