NETTALI.COM - Le bilan des manifestations de mardi à la langue de barbarie a été dressé. Des dommages ont été enregistrés à l’agence de la Senelec, de l’Omvs et au centre hospitalier. Dix-sept (17) personnes ont été arrêtées par la police et 15 policiers ont été blessés.
La Langue de Barbarie et l’Ile de Saint-Louis portent encore les stigmates des affrontements qui ont eu lieu mardi dernier. Dix-sept (17) arrestations et quinze (15) policiers blessés ont été enregistrés.
Le siège de la Senelec sis au quartier Sud de l’Ile et les locaux de l’Omvs à Santhiaba (dans le nord de la Langue de Barbarie) ont été saccagés. Une situation qui désole et attriste les responsables de la Senelec.
Dépêchée par la direction nationale, une délégation de la Senelec a visité ce mercredi, l'agence saccagée. Le constat est amer : vitres brisés, sièges renversés. Les dommages sont importants. La tristesse se lit sur le visage des agents.
L’agence de la Senelec saccagée a coûté plus d’un milliard
«C’est un sentiment de désolation, de tristesse, de regret, d’incompréhension. Elle a été déjà détruite une première fois dans le passé. Si c’était un évènement lié à l’électricité, on pourrait se considérer fautif. Si pour chaque problème des populations, Senelec est le symbole de ce qu’il faut détruire, nous ne saurons pas comment faire plaisir à cette population qui se retourne contre nous chaque fois qu’elle est fâchée», déplore le secrétaire général de la Senelec, Moussa Dièye. Selon lui, l’agence a coûté plus d'un milliard de FCfa. Les préjudices ont conduit à l’arrêt de travail dans cette agence. «Les agents sont là et ne travaillent pas. C’est déjà une perte de chiffre d’affaires et d'activités», dénonce M. Dièye. « On va peut-être investir 50 à 100 millions pour refaire l’agence. Ils auraient pu servir pour baisser le coût de l’électricité ou créer des agences beaucoup plus proches », se désole-t-il.
Les médecins de Saint-Louis en arrêt du travail
Au Centre de documentation et des archives (Cda), c’est le même visage sinistre qui a accueilli Hamed Diane Semega, Haut-commissaire de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs).
«C’est une grande tristesse qui m’anime. C’est une grande perte matérielle et mémorielle. C’est triste que des manifestations aient pu conduire à ce désastre. Nous n’avons presque plus de documentation scientifique», a condamné M. Semega. «L’Omvs est une organisation de paix et de solidarité, de fraternité entre quatre pays qui ont un même destin autour du fleuve. Et la ville la plus emblématique, c’est Saint-Louis. La ville porte toute la mémoire de notre organisation, l’embouchure de notre fleuve. Nous allons reconstruire. Les archives sont sauvegardées parce que la porte a résisté. Nous prendrons les dispositions utiles pour préserver cela», assure-t-il.
Au niveau du centre hospitalier régional de Saint-Louis, plusieurs véhicules appartenant à des particuliers ont été endommagés. Ce que les agents ont dénoncé avec la plus grande fermeté. D’ailleurs, les syndicalistes observent, depuis hier, 48 heures d’arrêt de travail. Seules les urgences seront assurées. Par la voix du secrétaire général de la section locale du Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal (Sames), Dr Sidy Diallo, les médecins de l’hôpital de Saint-Louis sont montés au créneau pour demander à la direction et aux autorités compétentes d’assurer leur sécurité. «C’est devenu une habitude avec les populations de Guet Ndar dès qu’elles sont mécontentes, elles attaquent nos biens, alors que nous n’y sommes pour rien», déplorent les médecins. Ils disent courir un danger permanent. «Travailler ici est devenu un danger, les conditions se dégradent à cause de ces manifestants. Nous ne pouvons plus tolérer cet état de fait», martèle Dr Sidy Diallo. Le secrétaire général du Sames de Saint-Louis exhorte l’administration à «remédier à cette insécurité notoire dont les médecins et les paramédicaux de l’hôpital régional de Saint-Louis sont victimes».