NETTALI.COM – Originaire de Guet-Ndar, Me Alioune Badara Cissé a fait le déplacement ce vendredi à Saint-Louis pour constater les dégâts causés par les affrontements entre forces de l’ordre et pêcheurs. Le médiateur de la République pointe du doigt l’administration et les autorités politiques qu’il accuse de faire la sourde oreille face aux souffrances des populations.
«Je suis en colère.» C’est la phrase lâchée par Me Alioune Badara Cissé. Le médiateur de la République était à Guet-Ndar quatre jours après les violents affrontements entre policiers et pêcheurs. Et il ne lâche pas ses mots. «Quand on nous parle d’émergence, d’efforts combinés ou de mutualisation, le minimum, c’est la capacité à éduquer notre jeunesse et à ne pas rester sourd aux manifestations de violence qui peuvent émettre en cette période de paupérisation et de crise», a-t-il laissé entendre. Avant de poursuivre : «Mais quand on pense qu’on peut ignorer les manifestations des gens, quand on pense qu’on peut rester sourd à leurs états d’âme, quand on pense que c’est les populations les moins importantes d’entre nous, voilà ce à quoi ça conduit, des sauts d’humeur, des gestes idiots qui vont faire reprendre un travail de plusieurs années.» «Je n’en dirai pas plus», martèle le médiateur de la République.
Cependant, ce qui met davantage en colère Me Alioune Badara Cissé, c’est que «malgré les alertes réitérées des autorités de l’Omvs (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, ndlr)», il n’y a, selon lui, à ce jour, «aucune présence administrative pour constater les dégâts, taper sur les épaules, caresser des têtes, leur apprendre à sourire et avoir encore espoir que cet outil pourrait être réhabilité».
Parlant des dégâts causés par les manifestants sur les installations de l’Omvs, Me Alioune Badara Cissé regrette : «C’est le fruit de longues années de travail qui devrait servir pour des générations et des générations. Sur quatorze mille documents, ils en avaient numérisé quatre. Il restait énormément à faire. Mais il ne reste pratiquement plus rien. Ce qui pouvait être numérisé si les fonds étaient disponibles a été détruit, vandalisé.»