NETTALI.COM- La Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) est montée au créneau suite à la violence policière dont ont été victimes deux journalistes de Touba Tv à Mbacké, le mercredi 25 mars 2020, deuxième nuit de couvre-feu. Aussi interpelle-t-elle « directement » le ministre de l’Intérieur.
Dans un communiqué, la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) déplore le comportement de certains policiers sur les journalistes, « dont le seul tort est de se rendre sur le terrain pour faire leur travail, conformément aux instructions de leur rédaction ».
A cet effet, le bureau national condamne « avec la dernière énergie le comportement indigne d'un des policiers sur nos confrères de Touba Tv à Mbacké, le mercredi 25 mars 2020 ». « Nous sommes d'autant plus sidérés que les journalistes sénégalais, depuis l'éclatement de cette pandémie, ont joué plus que leur rôle pour soutenir les efforts des autorités dans le cadre de cette lutte », soutiennent Ibrahima Baldé et ses confrères.
Aussi interpelle-t-ils, « directement » le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, « pour mettre un terme à cette violence inouïe dont font montre ses services vis-à-vis des reporters qui, jour et nuit, prennent des risques pour donner la bonne information aux populations ».
Au-delà de cet incident, la Cjrs souligne que « depuis M. Ndiaye est à la tête de ce département, nous ne cessons d’enregistrer des traitements violents infligés par les forces de l’ordre aux journalistes ». Par conséquent, elle fait savoir « qu’il est hors de question de les laisser perdurer ».
« Les reporters sont sur le terrain pour garantir le droit à l’information, élément fondamental contre cette « guerre », lancée par le président de la République contre le COVID-19. Si vous ne le comprenez pas ainsi, la CJRS vous invite à vous rapprocher de votre collègue, le ministre de la Santé et de l'Action sociale, Abdoulaye Diouf SARR et ses services, pour en avoir le cœur net », lance le bureau.
Et d’ajouter pour s’en désoler : « malgré ces efforts, au lieu de nous aider à accomplir convenablement notre mission aussi noble que celle des policiers et autres composantes de notre société, vous et vos éléments, ne cessez de nous mettre des bâtons dans les roues. Mais trop c'est trop ! »
Par ailleurs, la Cjrs demande aux organisations patronales, au Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication (Synpics) et à toutes les instances dirigeantes de la presse, « de prendre les dispositions utiles », dans ce contexte d'état d'urgence sanitaire, « pour permettre aux jeunes reporters d'accomplir correctement leur mission ».
Car, de l’avis des reporters, ladite mission, consistant à informer et à sensibiliser le peuple sénégalais, « n'est en rien moins essentielle que celle des professions libérales (avocats, notaires, huissiers etc.) qui ont eu droit à des dérogations et n'ont pas besoin d'autorisations spéciales pour exercer leur travail ».
La Convention manifeste, par ailleurs, tout son soutien aux confrères de Mbacké et leur souhaite un prompt rétablissement.