NETTALI.COM – Le Sénégal lutte vaillamment contre la propagation du coronavirus. Toutefois, la disponibilité des moyens soulève un sérieux débat. C’est ainsi que la publication de ce samedi du quotidien EnQuête s’intéresse à la question, soulignant que les respirateurs artificiels semblent faire défaut.
Même si globalement de nombreux efforts ont été faits au Sénégal pour tenter de stopper la propagation du coronavirus, les respirateurs artificiels semblent toujours faire défaut de façon criarde. Faisant des projections tenant compte du nombre de décès, de l’âge des patients et d’autres facteurs de risque, Dr Thiam évalue à environ 2 respirateurs pour 100 patients. Interpellé sur le nombre de respirateurs dans le pays, il explique : “Ce qui est sûr, c’est que c’est insuffisant. Pour vous donner une idée, sachez que, puisque la létalité est entre 2 et 3 %, on suppose qu’entre 2 et 3 % de patients passent par ce stade de la réanimation et auront besoin de ce genre d’assistance. Il faut constater qu’au rythme où évoluent les cas, nous serons largement en deçà, vu le nombre de salles dont nous disposons. Il faut prier que les cas graves ne soient pas importants. Jusque-là, on touche du bois, nous n’en avons pas connaissance.’’
Il existe “quelques respirateurs’’
Du côté des autorités, c’est pour le moment le grand verrou. Les différents responsables saisis par le journal estiment ne pas être en mesure de donner les renseignements concernant ce point. Ce qui est sûr, c’est que dans son interview accordée à “Iris’’, Dr Seydi disait qu’au niveau de Fann comme à Diamniadio, il existe “quelques respirateurs’’. En ce qui concerne Touba, il signalait : “Les respirateurs ne sont pas encore arrivés au moment où je vous parle.’’
Par ailleurs, une chose est de disposer de respirateurs, mais une autre est de pouvoir disposer de personnels pour les utiliser. A ce niveau, les inquiétudes sont encore très importantes, selon certains spécialistes. Pour le réanimateur à la retraite, Dr Thiam, c’est d’autant plus complexe que, du fait des combinaisons qu’ils portent, les médecins réanimateurs, ou plus globalement ceux qui sont en contact avec les malades, ne peuvent rester sur une longue durée avec les patients.
Autant de choses qui rendent complexe la prise en charge et nécessiteront, après la crise, des solutions beaucoup plus structurelles. C’est, en tout cas, la conviction de l’ancienne ministre de la Santé, Awa Marie Coll Seck, il y a quelques jours, sur la Télévision futurs médias. Interpellée sur la disponibilité des respirateurs artificiels pour prendre en charge les cas les plus graves, elle annonçait : “On n’en a pas suffi-samment. C’est pour cela, lorsque j’étais à la tête du ministère de la Santé, on avait tout fait pour avoir des urgentistes bien formés. Je crois qu’on n’est pas à un stade où l’on peut dire que tout va bien. Je pense que la pandémie est arrivée à un point où les pays vont revoir leur méthode.’’