NETTALI.COM- Le coordonnateur du comité d’urgence Covid-19 du Club des investisseurs du Sénégal (CIS), l’expert-comptable Mamour Fall juge insuffisants, les 200 milliards que l’Etat a décidé de dégager pour aider les entreprises éprouvées par la pandémie. 

« L’Etat a pris une mesure que je salue. C’est l’accès facile à une ligne de financement de 200 milliards F Cfa », a déclaré l’expert-comptable, Mamour Fall, invité à l’émission « Jury du dimanche » de iRadio.

Toutefois, même s’il salue la mesure, le coordonnateur du comité d’urgence Covid-19 du Club des investisseurs du Sénégal (CIS) émet des réserves. « La question est est-ce que ce montant va entrer en application rapidement ? Est-ce que 200 milliards seront suffisants compte tenu de l’ampleur des dégâts dans lesquels nous sommes en train de nous installer ? », s’interroge-t-il.

Pour l’expert-comptable, « personne ne peut mesurer à la date actuelle, la gravité de la crise et les impacts de celle-ci sur les entreprises ». Par conséquent, il estime que le moment est difficile pour mesurer le préjudice financier. « Je pense qu’on le fera de manière progressive », ajoute-t-il.

Lorsque le journaliste Mamoudou Ibra Kane lui a demandé à quelle échelle pourrait-on se retrouver en termes de faillite d’entreprises et de perte d’emplois, il a répondu : « lorsque les entreprises vont se trouver dans une situation de ne plus pouvoir payer du tout de salaire, là, la situation commencera à devenir grave ». C’est pourquoi, M. Fall considère qu’il faut soutenir la trésorerie des entreprises.

 

 

Cela, au-delà des 200 milliards prévus pour les entreprises.

Par ailleurs, le coordonnateur du comité d’urgence Covid-19 du Club des investisseurs du Sénégal (CIS) est septique devant le montant de 1000 milliards prévu dans le cadre du Programme de résilience économique et social. « Ce n’est pas que 1000 milliards de francs CFA ne suffiraient pas. Il y a peut-être d’autres mesures alternatives qui devront être prises qui vont aller vers des renforcements de capacité de résistance. C’est-à-dire la résilience pour les entreprises concernées notamment en ce qui concerne l’endettement », souligne-t-il.

A ce propos, il a salué le report des échéances de dette dans la mesure où dit-il, « ceci permet de passer la période dure pour l’entreprise et de ne pas avoir à porter les échéances traditionnelles alors qu’il n’y a pas d’activité ».

Par contre, poursuit-il, « donner à ces entreprises des moyens financiers pour s’organiser, se restructurer, se préparer à la perspective de sortie de crise, c’est un des points sur lesquels le plan de résilience économique devrait être revu après concertation entre les acteurs du secteur privé et les ministres concernés pour leur permettre d’apporter la richesse de leur expérience et la connaissance de ce qu’ils font. Il faut donner beaucoup de cash aux entreprises ».