NETTALI. COM- La vague de protestations des populations contre le couvre-feu n'est pas appréciée par
Thierno Alassane Sall. L'ex-ministre les regrette certes, mais il impute la faute à l’incompétence du gouvernement.
Le président du mouvement de la République des valeurs, a été, ce mercredi, interpellé sur les manifestations des transporteurs qui réclamaient la levée des mesures restrictives et des populations qui dénonçaient le couvre-feu. Thierno Alassane Sall dit regretter ces incidents qu’il qualifie de graves. Il se désole également que les populations en soient arrivées à cette situation.
Mais, selon lui, il y a eu des alertes mais le gouvernement en a fait fi. « On peut s’étonner que des individus, ou des partis politiques isolés comme nous puissent avoir, la lucidité de comprendre que ce qui est en train de se passer, va déboucher sur une explosion. Et que, le gouvernement qui a sa disposition tous les services de renseignement, l’ensemble des ministères, qui a des sphères de tous les niveaux ne puissent pas comprendre, que les transporteurs ne pouvaient pas éternellement endurer le sort qui leur est fait », a déclaré le chef de file de la République des valeurs.
A son avis, il faut que le gouvernement comprenne qu’il est là au nom des populations, pour l’intérêt des populations et qu’il doit dialoguer avec l’ensemble des forces vives. « Ce n’est pas le gouvernement qui lutte seul contre la pandémie, c’est l’ensemble des populations, qui doivent lutter pour mettre fin à cette pandémie. Mais dans la mesure où effectivement, ces populations ne meurent pas de faim », soutient-il.
Cependant, M. Sall se dit désolé de constater qu’on est en face « d'un gouvernement dont l’incompétence est notoire, est frappante ». Etayant ses propos, il cite en guise d’exemple la reprise avortée des cours pour les élèves en classes d’examen. « Un gouvernement lucide qui a les informations nécessaires, n’aurait jamais dû attendre que cette situation-là se produise », martèle-t-il non sans rappeler que dès les premiers jours de la pandémie, la République des valeurs avait produit un texte en disant qu’il y a des catégories sociaux professionnels, comme les tailleurs, les transporteurs et les marchands ambulants envers qui il faut prêter une attention extrême et trouver des solutions particulières. Ce, parce que leur source de revenus quotidienne va être affecée.
« Il faut que les Sénégalais se rendent compte, nous ne sommes pas en face d’un gouvernement de compétence armé pour régler les problèmes du peuple. Nous sommes en face de gens pour qui, la politique c’est une campagne électorale permanente, pour qui chaque action politique doit être lue en fonction des gains politiques", assène-t-il.
Et d'ajouter pour le fustiger : " Même la distribution des vivres, des masques tout ce qu’ils font, c’est en fonction des gains politiques. Nous ne sommes pas en face d’un gouvernement qui a réfléchi de manière générale. Mais, nous sommes en face d’un gouvernement qui dit : "on va distribuer l’aide dans la diaspora mais on doit d’abord s’arranger à ce que les militants soient ceux qui s’inscrivent les premiers comme pour les cartes d’identité comme pour les cartes d’électeur". C’est ça la réalité actuellement au Sénégal ».