NETTALI.COM - La Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH), La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) et Amnesty International Sénégal dénoncent « une spoliation accentuée du littoral notamment dans la région de Dakar, en plus d’une occupation aussi anarchique qu’irrégulière ». Pour mettre fin à ces pratiques insidieuses, elles demandent l’ouverture d’une enquête.
Trois organisations de défense des droits de l’homme se disent « préoccupées par le déclassement abusif des terres du littoral, domaine public maritime, bien commun inaliénable du peuple sénégalais, et leur attribution à des personnes physiques et morales privées ». « Cette situation qui dure depuis des décennies a entrainé une prolifération d’édifices privés sur la corniche qui ont gravement dégradé l’environnement et le cadre de vie dans la capitale Dakar notamment. La récente tentative de construction d’un hôtel sur les flancs de la colline qui abrite le phare des mamelles constitue une agression intolérable contre notre patrimoine national », déplorent La Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH), La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) et Amnesty International Sénégal dans un communiqué.
« En plus de la détérioration de l’écosystème qu’elle provoque, cette situation heurte la morale car elle place nos dirigeants au cœur de la boulimie foncière qu’elle a créée. Nos organisations rappellent que la constitution adoptée par référendum en 2016 a consacré la souveraineté des populations sur les ressources naturelles et foncières, leur droit à un environnement sain. En outre elles appellent à l’adoption sans délais d’une loi consacrée à la gestion et à la protection du littoral que les acteurs ne cessent de demander depuis 2014 », ajoutent Syedi Gassama et Cie.
Ces organisations appellent à un audit de tous les bâtiments implantés sur le littoral du Sénégal, en commençant par la région de Dakar et demandent au Procureur de la République d’ouvrir immédiatement une enquête aux fins d’identifier toutes les personnes impliquées dans des actes illégaux d’accaparement des terres du littoral afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.
Enfin, elles exhortent enfin l’Etat à renforcer sa politique de protection l’environnement, de conservation et de gestion rationnelle des ressources des plages, des monuments historiques de notre patrimoine national par la mise en place d’une brigade spéciale pour mieux surveiller le littoral.