NETTALI.COM- Devant le Jury du dimanche sur Iradio, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall a, encore une fois, été interpellé sur la question de l’indépendance des magistrats. Il a enfilé sa toge d’avocat pour défendre Dame Justice qui, selon lui, à bon dos.
« Quand on gagne son procès on estime que la justice a été bien rendue, quand on perd son procès on estime que justice n’a pas été rendue parce qu’on reconnait rarement son tort », a déploré d’emblée le ministre qui estime que la Justice a bon dos.
Selon Me Malick Sall, les magistrats sont totalement indépendants. « Aucun juge ne peut dire que je l’ai appelé pour lui dire voilà ce que le président de la République veut, ou libérez telle personne, arrêtez telle autre. Le président de la République ne peut pas mettre un visage sur 95% des magistrats. Il ne les connait pas », assure-t-il.
Une interpellation qui lui a permis d’aborder le cas du député Boughazelli élargi récemment de justice alors qu’il a été inculpé pour trafic de faux billets. Le ministre rassure que le parti au pouvoir n’est aucunement intervenu pour que ce dernier puisse bénéficier une liberté provisoire. « Si Boughazelli avait une protection judiciaire, une protection politique, il n’aurait pas été en prison. Il a introduit plus d’une vingtaine de demandes qui ont été rejetées », rassure-t-il.
Pour ce qui est de Luc Nicolai qui réclame sa libération après qu’il a été transféré à la maison d’arrêt et de correction de Thiès, le ministre d’éclairer : « Les deux affaires sont différentes. Boughazelli est sous mandat de dépôt et son dossier est en instruction. Luc Nicolaï a été condamné définitivement. Il est en prison et détenu du fait de la partie civile. Le Code (de procédure pénale : Ndlr) donne à la partie civile qui a été victime de réclamer des dommages et intérêts et elle peut demander la contrainte par corps. Il est en prison en exécution de la contrainte par corps mise en branle par l’avocat de la partie civile. S’il payait aujourd’hui, demain il sortirait de prison. C’est uniquement la partie civile qui réclame ce qui lui est dû. Les frais de séjour de la personne qui est envoyée en prison sont à la charge de la partie civile », précise-t-il.