NETTALI.COM - En grève de la faim à la prison de Thiès depuis quelques jours en guise de protestation, le promoteur de lutte, Luc Nicolaï, est «dans un état inquiétant». Après un tour à l’hopital régional de Thiès, il a été admis à l’infirmerie de la prison. Son avocat, Me Baboucar Cissé, qui lui a rendu visite, l’a convaincu de reprendre l’alimentation.
«J’ai rencontré monsieur Luc Nicolaï. Nous avons longuement discuté et il a finalement accepté de mettre un terme à sa grève de la faim. Mais je dois préciser que j’ai trouvé mon client dans un état de santé assez inquiétant. Il a perdu beaucoup de poids, au point d’avoir été mis sous surveillance médicale. Affaibli, il a été victime de plusieurs malaises et a été conduit à l’infirmerie de la prison», a expliqué l’avocat.
Selon lui, Me Malick Sall, le ministre de la Justice, a commis une erreur en soutenant, lors de sa dernière sortie à Iradio, face à Mamoudou Ibra Kane, que le promoteur est retourné en prison à cause d’une «contrainte par corps».
«Le garde des Sceaux a commis une erreur… Il est clair que Luc n’est pas retenu en détention à la faveur de l’exécution d’une contrainte par corps. Parce que la contrainte par corps obéit à une procédure, qui n’a pas été mise en branle par la partie civile. Il ne résulte pas du dossier qu’il est en prison pour exécution de la contrainte par corps. Sa détention est arbitraire et il doit être immédiatement remis en liberté. Nous allons exploiter cette brèche pour obtenir sa mise en liberté», assure l’avocat.
Mandiaye Ndiaye, Directeur de la prison centrale de Thiès, d’expliquer, pour sa part, qu’à sa demande, Luc Nicolaï est arrivé le 8 juin dernier à la maison d’arrêt de Thiès, en provenance de Saint-Louis. «Nous l’avons accueilli et comme c’est le cas avec tout nouveau détenu, nous lui avons exposé les textes et règlements de la prison, ainsi que les aménagements dictés par le contexte actuel marqué par la pandémie du Covid-19. En retour, il a listé une liste d’exigences dont notamment une cellule individuelle, des repas venant de l’extérieur… Il s’est trouvé qu’en raison du covid-19, nous ne pouvons donner suite à une bonne partie de ses requêtes. Il a alors choisi d’engager un bras de fer en entamant une grève de la faim. Nous avons cherché à le dissuader, mais face à sa détermination affichée, nous avons pris acte de sa décision», explique-t-il.
«Durant tout le temps qu’a durée sa grève de la faim, il était régulièrement consulté par le médecin major (de la prison), parce qu’il est un prévenu et de surcroît sous notre responsabilité. Il est vrai que le détenu Luc Nicolaï a été admis plus d’une fois à l’infirmerie (de la Maison d’arrêt) au cours de sa grève de la faim. Mais c’est parce qu’il était régulièrement suivi par le major qui, lorsqu’il constate une certaine dégradation de son état de santé, demande son admission à l’infirmerie, tout en me rendant compte. (…) Lundi dernier, Luc Nicolaï a demandé à me voir. Il est venu m’informer qu’il revenait à de meilleurs sentiments, qu’il a décidé d’arrêter sa grève de la faim. Je lui ai répondu que je le félicitais de sa décision et que j’en prenais acte», explique le Directeur de la prison de Thiès.