NETTALI.COM - La décision de rouvrir les établissements scolaires fait polémique depuis son annonce par le Président Macky Sall le 11 mai dernier. Polémique ravivée par le dernier revirement du gouvernement qui avait initialement retenu la date du 2 juin. Ce rétropédalage laisse croire que l’on se dirige vers une hypothétique rentrée le 25 juin prochain. Non seulement les conditions d’hygiène ne sont pas réunies, mais il y a aussi l’hivernage qui s’installe dans certaines parties du pays.
La réouverture partielle des classes fixée au 25 juin prochain charrie déjà une vague de réserves quant à la mise en œuvre d’une telle décision. De nombreux experts de l’éducation, des syndicalistes et des observateurs se demandent si toutes les conditions sanitaires sont remplies pour éviter une vague de contaminations en milieu scolaire. La pandémie de coronavirus continue en effet de se propager au Sénégal.
Pas plus tard qu’hier, le G7, un regroupement de syndicats d’enseignants, déclare que ‘’le gouvernement sera tenu comme seul et unique responsable de tout ce qui peut arriver’’ à la suite de la décision jugée unilatérale de rouvrir les classes d’examen dès la semaine prochaine. ‘’Nous avons déjà rencontré Monsieur le ministre [de l’Education] à la date du vendredi 12 juin 2020. Et lors de cette rencontre, il était question qu’on mette en place un comité stratégique pour (…) trouver ensemble la meilleure période qui pourrait nous permettre de reprendre les enseignements et apprentissages dans un cadre scolaire sein et sécurisé’’, confie à Walf Quotidien Malick Youm, secrétaire général adjoint du Saems.
Il s’y ajoute : compte tenu de l’hivernage qui s’est bien installé dans la partie sud du pays, les écoles sont presque impraticables à certains endroits. C'est aussi le cas dans des régions comme Kédougou. Il se pose aussi le problème de l’électrification et celui du déparasitage des établissements publics. En outre, il y a des zones où la pluie, accompagnée de vents violents, a emporté des abris-provisoires qui tenaient lieu de classes. Dans la région naturelle du Saloum, il y a le phénomène des élèves-cultivateurs qui porte atteinte à la réouverture effective des classes le 25 juin prochain, car l’on ne voit pas trop comment ils vont pouvoir concilier études et travaux champêtres.
En ce qui les concerne, les ministres chargés de l’Education et de la Formation professionnelle semblent optimistes et affirment avoir pris les dispositions idoines pour garantir la réouverture. ‘’La volonté de tous les acteurs de sauver l’année scolaire sera toujours sous-tendue par le respect strict du protocole sanitaire validé par le Comité national de gestion des épidémies, afin de garantir la sécurité sanitaire des apprenants et des enseignants’’, rassurent-ils dans un communiqué conjoint.
Ainsi, l’annonce de la rentrée pour les classes d’examen du CM2, de la troisième et de la terminale, de même que les écoles d’enseignement technique et professionnel soulève une vive polémique et les obstacles ne manquent pas. Le gouvernement ira-t-il jusqu’au bout de sa logique ? Wait and see